Mossack Fonseca, le cabinet d’avocats au cœur du scandale des Panama Papers, affirme avoir été victime d’un piratage informatique qui a vu plus de 11 millions de documents atterrir entre les mains d’un consortium de journalistes qui ont pu jeter un coup de projecteur d’une ampleur inédite sur le fonctionnement des paradis fiscaux. Selon plusieurs experts, le système informatique de l’entreprise souffrait de graves failles de sécurité qui ont pu faciliter cette fuite.
(...) Si toutes les options sont envisageables à l’heure actuelle, il semblerait que Mossack Fonseca a fait preuve d’une surprenante négligence quant à son système informatique. Plusieurs experts en sécurité interrogés par la version britannique du magazine Wired ont expliqué que celui-ci était « criblé de failles » qui ont très bien pu être exploitées par un hacker. (...)
On ne sait rien du lanceur d’alerte qui a transmis ces données au quotidien allemand Suddeutsche Zeitung, lequel a choisi de travailler avec le Consortium international des journalistes d’investigation pour analyser en secret tous ces documents durant un an.
Certains observateurs penchent pour la théorie d’un État cherchant à dénoncer l’évasion fiscale. D’autres pensent qu’il pourrait s’agir d’un hacker qui, en balayant le réseau à la recherche de failles à exploiter, serait tombé sur ce trésor. Pour Mossack Fonseca il est évidemment moins dommageable d’invoquer une attaque menée depuis l’extérieur. Au final, il importe peu de savoir qui se cache derrière cette fuite. Au contraire, la protection de cette source est sans doute le meilleur moyen d’inciter d’autres lanceurs d’alerte à agir.