
Ce jeudi, le nouveau ministre de l’Éducation nationale accompagnera le chef de l’État à Marseille pour relancer un projet éducatif expérimental loin de faire l’unanimité. Seront-ils tous deux sur la même longueur d’onde ?
Pap Ndiaye aura-t-il oui ou non le doigt sur la couture du pantalon ? Telle est la question qui travaille beaucoup de monde, bien au-delà du seul corps enseignant, à la veille de la première sortie publique du nouveau ministre de l’Éducation. Ce jeudi 2 juin, Pap Ndiaye accompagnera le chef de l’État à Marseille, épicentre d’une expérimentation que le président envisage d’étendre sur tout le territoire. Depuis septembre, près de 60 écoles — sur les 470 que compte la deuxième ville de France — bénéficient d’un financement particulier pour mener à bien des « projets innovants » d’ordre culturel, pédagogique ou liés au profil particulier de leurs élèves. Les directeurs d’établissement y disposent de la liberté de choisir eux-mêmes leurs enseignants afin, dans l’esprit du président, de motiver des équipes qui ne le seraient pas pleinement.
Pour les uns, accorder cette autonomie aux écoles, collèges et lycées de toute la France aura pour effet de vitaliser un système éducatif qui en a grand besoin. Pour les autres, elle creusera inévitablement des inégalités déjà fortes entre les établissements scolaires, entérinant un peu plus un système éducatif à plusieurs vitesses. Et donc aux antipodes de l’esprit républicain. (...)
Pap Ndiaye aura-t-il oui ou non le doigt sur la couture du pantalon ? Telle est la question qui travaille beaucoup de monde, bien au-delà du seul corps enseignant, à la veille de la première sortie publique du nouveau ministre de l’Éducation. Ce jeudi 2 juin, Pap Ndiaye accompagnera le chef de l’État à Marseille, épicentre d’une expérimentation que le président envisage d’étendre sur tout le territoire. Depuis septembre, près de 60 écoles — sur les 470 que compte la deuxième ville de France — bénéficient d’un financement particulier pour mener à bien des « projets innovants » d’ordre culturel, pédagogique ou liés au profil particulier de leurs élèves. Les directeurs d’établissement y disposent de la liberté de choisir eux-mêmes leurs enseignants afin, dans l’esprit du président, de motiver des équipes qui ne le seraient pas pleinement.
Pour les uns, accorder cette autonomie aux écoles, collèges et lycées de toute la France aura pour effet de vitaliser un système éducatif qui en a grand besoin. Pour les autres, elle creusera inévitablement des inégalités déjà fortes entre les établissements scolaires, entérinant un peu plus un système éducatif à plusieurs vitesses. Et donc aux antipodes de l’esprit républicain. (...)
« L’école n’est pas une entreprise, Pap Ndiaye ne peut adhérer à pareille vision libérale ! » s’égosille-t-on ici ou là. Dans ce cri angoissé, il y a la peur d’être déçu par un homme qui concentre beaucoup d’attentes. Un ministre largement perçu comme l’antithèse de son prédécesseur parce qu’il n’a pas son tempérament autoritaire, caractéristique honnie de la « méthode Blanquer ». Et qu’il ne partage pas ses positionnements idéologiques sur le « wokisme », bien au contraire. Mais que sait-on du reste, c’est-à-dire de l’essentiel ? De la stratégie qu’il entend déployer pour enrayer le creusement des inégalités scolaires comme pour lutter contre cette terrible crise du recrutement, miroir d’une profession à terre ? (...)