
Jamais une élection en France n’aura mis en avant autant de femmes. Mais elles sont en majorité les candidates d’un parti, le Front National, qui représente une menace pour les droits des femmes.
(...) Ce que révèle cette élection sur la situation des femmes en politique n’est vraiment pas encourageant. D’abord le parti qui présente le plus de femmes en situation d’être élues est le plus masculin des grands partis. La fille et la petite fille du fondateur du Front National, si médiatisées, sont des exceptions. Pour ces élections régionales, le FN est le parti qui présentait, et de loin, le moins de femmes têtes de liste départementales (13,7%, contre 31,6% au PS et 27,4% chez les Républicains, selon les calculs de FranceTV Info). Et c’est le lien de parenté des deux principales candidates avec le patriarche du FN qui explique leur mise sur orbite au sein du parti, même si l’une d’elles se rebelle aujourd’hui.
Dans les autres partis, il y a certes davantage de femmes candidates mais elles sont peu nombreuses tête de liste et le plus souvent dans des territoires perdus d’avance… (...)
En outre le FN est une menace pour les droits des femmes. Lesquelles, selon lui, doivent aller chercher leur salut dans le protectorat masculin, pas dans leur indépendance. Dans le discours des élu.e.s du parti apparaît régulièrement l’idée que les femmes doivent d’abord être des mères. A nouveau élue Marine Le Pen pourra continuer à défendre l’idée rétrograde qu’elle présente comme un progrès pour les femmes : « rester à la maison » avec un salaire parental. Les dernières sorties de plusieurs de ses candidat.e.s sur les subventions au Planning familial sont un autre exemple de menace. Marine Le Pen, qui siège au Parlement européen a voté contre plusieurs textes sur l’égalité femmes-hommes comme le rapport Estrela il y a deux ans ou le rapport Zuber quelques mois plus tard. (...)