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Passeurs d’hospitalités
Paris : monstre – expulsion
Article mis en ligne le 4 mai 2016

La situation était déjà monstrueuse. Les exilé-e-s ne sont pas accueilli-e-s à Paris, sont à la rue, des campements se forment, ils sont évacués, les personnes sont dispersées dans des hébergements divers, plus ou moins lointains, plus ou moins adaptés, et on recommence.

Mais on vient de franchir un pas quantitatif avec la dernière expulsion, hier (2mai) : mille six cents personnes étaient là, sous le viaduc du métro aérien, près de la station Stalingrad. Étrangement le dernier comptage de la préfecture, la veille, n’avait trouvé que 400 à 700 personnes, mais on connaît bien à Calais ces problèmes de comptage de la part des autorités. Il faut ajouter qu’une centaine d’habitant-e-s du campement étaient du mauvais côté du cordon de police au moment de l’expulsion et n’ont donc pas été hébergé-e-s.

Le contexte de cette expulsion est d’une part le soutien apporté par la Nuit debout aux habitant-e-s du campement, notamment à l’occasion d’une précédente tentative d’expulsion, d’autre part l’occupation à proximité de Stalingrad des locaux vides de l’ancien lycée Jean Jaurès, pas comme un simple lieu de mise à l’abri mais comme un lieu de revendication autogéré. Le concernant, un jugement d’expulsion a été prononcé vendredi dernier par le tribunal administratif.

Un discours de propagande est déployé pour l’occasion, fidèlement reflété par une dépêche de l’Agence France Presse uniquement basée sur des sources officielles. Ainsi, expulsion en novlangue se dit « mise à l’abri ». (...)