
Microsoft et l’Éducation nationale auront rendez-vous le 8 septembre prochain au tribunal de grande instance de Paris, où ils sont assignés par le collectif Edunathon qui reproche à l’État d’avoir écarté abusivement des acteurs du logiciel libre d’un marché public dissimulé.
En fin d’année dernière, Microsoft et l’Éducation nationale annonçaient par surprise la signature d’un partenariat très critiqué qui permet au géant américain de faire entrer nombre de ses outils et services au cœur des établissements scolaires, déclenchant une passe d’armes entre les défenseurs du logiciel libre et Microsoft. En cette rentrée scolaire, la justice dira s’il est nécessaire d’en suspendre l’exécution, au moins provisoirement.
L’accord non-exclusif, négocié hors de tout appel d’offres, prévoit de mettre gratuitement à disposition des établissements scolaires les suites Office365, Microsoft Azure Active Directory et d’autres outils de l’écosystème Microsoft, que pourront utiliser personnels enseignants et élèves.
Évalué à 13 millions d’euros, il prévoit aussi de former des personnels impliqués dans le Plan Numérique à l’École, ou d’aider à l’adoption d’outils éducatifs basés sur des terminaux mobiles, y compris via la fourniture d’outils d’apprentissage personnalisé (adaptative learning) qui se basent sur les données des élèves pour adapter les exercices aux difficultés, dans un cadre encore flou.
Aucun doute que de nombreuses entreprises seraient ravies de pouvoir à leur tour éliminer la concurrence
Mais même s’il n’est pas exclusif et réalisé à titre gracieux, l’accord est vu comme un marché public déguisé par plusieurs organisations liées aux logiciels libres, qui en contestent donc la validité. Ensemble, elles ont monté le collectif Edunathon, et annoncé en début d’année qu’elles intentaient un recours contre le partenariat. (...)