Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Le Monde diplomatique juin 2009
Pas de démocratie sans conflit
Mouvements contestataires et suffrage universel
Article mis en ligne le 10 août 2009

Célébrer la souveraineté populaire et la bafouer compte parmi les figures imposées du jeu politique. Ainsi, le Parlement français ratifiant le traité de Lisbonne, jumeau du traité constitutionnel rejeté par les électeurs le 29 mai 2005. La plupart des partis assignent d’ailleurs aux élections européennes l’objectif de « réconcilier » le « oui » et le « non ». Mais cette idéologie du consensus n’est-elle pas antinomique de la démocratie, dont l’objet est d’exprimer les conflits qui traversent la société pour les trancher pacifiquement ?

« La mort, c’est la tranquillité absolue », se murmurait le prince Salina (1) au crépuscule de son existence. Cette recherche de la paix hors des vicissitudes du temps, faisant fi des péripéties de l’histoire, n’est pas marginale dans la littérature. Qu’il s’agisse du prince Salina ou du capitaine Nemo (2), l’accomplissement personnel dans l’éloignement des autres, par l’ignorance de la vie sociale, se retrouve souvent dans une littérature pessimiste vis-à-vis de l’humanité. La seule tranquillité absolue, cela étant, est bien la mort. Et ceux qui aspirent à la disparition des conflits dans la société ne savent pas qu’ils s’opposent à la vie. Le sort qu’ils réservent à la démocratie en est l’illustration criante...