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Le Monolecte
Pauvre consultation
Article mis en ligne le 24 janvier 2018

Je suis joie. Je suis fête. Je suis pure allégresse. Faute de créer une commission, notre gouvernement a décidé de se pencher sur le sort des pauvres et de lancer une grande consultation numérique pour trouver de bonnes idées pour lutter contre la pauvreté.

Hasard du calendrier, Oxfam nous annonce hier qu’on est vraiment tous très très forts et très très productifs et que nous avons collectivement créé tout plein de cette sacrosainte croissance qui nous manquait tant.

(...) C’est ballot, quand même : depuis le temps qu’on nous serine que la meilleure façon de lutter contre la pauvreté, c’est de travailler toujours plus pour produire toujours plus de richesse, qu’il nous faut de la croissance — plein de croissance — pour financer la solidarité nationale, voilà qu’on s’aperçoit bêtement que la croissance renforce les inégalités et nourrit toujours les mêmes.

Les pompes à phynances (...)

Cela dit, ne boudons pas notre plaisir : nous tenons là la preuve que la théorie du ruissèlement est vraie, c’est juste que nous n’avions pas compris dans quel sens elle fonctionnait !

…il est important de savoir comment fonctionne l’argent pour comprendre son complément nécessaire, la pauvreté. Les deux choses sont inséparables. John Ruskin affirme que si les ressources étaient réparties équitablement, il n’y aurait ni pauvres ni riches. Aussi, enrichir quelqu’un n’est possible qu’en en rendant pauvre un autre. Et pour enrichir énormément quelqu’un il convient d’appauvrir toute une population. La pauvreté est l’envers de l’argent, l’autre face de la pièce.
Source : Jerusalem, Alan Moore, Livre Trois, Chapitre 4 : D’or brûlant. (...)

Les surnuméraires
Ce qui est amusant, c’est que plus ce détournement planétaire prend de l’ampleur, plus cette orgie destructrice bousille notre écosystème et plus de nombreux penseurs bien établis pointent du doigt la populace, l’énorme masse des cocus de la croissance et du progrès social pour les désigner comme coupables et suggérer à mots de moins en moins couverts, qu’il serait bon pour la planète que les gueux fussent moins prolifiques, voire nettement moins nombreux… afin que les premiers de cordée puissent continuer impunément à vivre et penser comme des porcs !

Pendant ce temps, on peut continuer à amuser la galerie en faisant croire avec des questionnaires absurdes que la guerre contre les pauvres serait soi-disant une lutte contre la pauvreté.