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Amnesty International
Peine de mort 2020  l’impact de la pandémie sur les exécutions
Article mis en ligne le 23 avril 2021
dernière modification le 22 avril 2021

Nous venons de publier notre rapport annuel sur le recours à la peine de mort dans le monde sur l’année écoulée. Le bilan ? Le nombre d’exécutions et de condamnations enregistrées sur l’année 2020 est le plus bas de la décennie ! Une bonne nouvelle oui, mais à nuancer. Malgré la pandémie de Covid-19, certains pays n’ont pas ralenti le rythme des exécutions – l’accélérant même, dans certains cas.

Au niveau mondial, au moins 483 personnes ont, à notre connaissance, été exécutées en 2020. Ce chiffre désolant est cependant le plus faible que nous ayons enregistré depuis au moins 10 ans. Il représente une baisse de 26 % par rapport à 2019, et de 70 % par rapport au pic de 1 634 exécutions recensées en 2015.
Le virus de la peine de mort

Les difficultés sans précédent engendrées par le Covid-10 n’ont pas suffi à dissuader 18 pays de procéder à des exécutions en 2020. En effet, alors qu’un combat était livré partout à travers le monde pour protéger la vie des personnes face à la pandémie, plusieurs gouvernements se sont de façon inquiétante acharnés à recourir à la peine de mort et à procéder à tout prix à des exécutions.

La peine de mort est un châtiment abominable, et la poursuite des exécutions en pleine période de pandémie ne fait que souligner davantage encore la cruauté qui lui est inhérente. Il est déjà difficile, dans le meilleur des cas, de s’opposer à une exécution, mais en raison de la pandémie, de nombreuses personnes sous le coup d’une sentence capitale n’ont pas pu avoir accès en personne à un avocat, et un grand nombre de personnes désireuses d’apporter leur soutien ont été contraintes de s’exposer à des risques considérables, pourtant évitables, pour leur santé.

Dans plusieurs pays, les restrictions liées au Covid-19 ont eu des répercussions préoccupantes sur le droit à un procès équitable. Par exemple, aux États-Unis des avocats de la défense ont rapporté avoir été dans l’incapacité de mener un travail d’enquête crucial ou de rencontrer leur client en personne. Dans de telles conditions, le recours à la peine de mort constitue une attaque d’autant plus odieuse contre les droits humains. (...)