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Pétition Blanquer démission !
Article mis en ligne le 2 novembre 2020

Rédigé par Cédric Forcadel, maître d’école, le texte de pétition qui suit réclame le départ impératif de J-M. Blanquer de son ministère. Ça n’est certes pas la première tentative, mais il est indispensable que ça soit la dernière. L’exaspération des professeurs est à son comble à l’heure des protocoles sanitaires infaisables et du renoncement indigne pour saluer la mémoire de Samuel Paty.

Jean-Michel Blanquer doit démissionner

L’Éducation nationale traverse une terrible tempête, secouée par la crise du COVID, frappée en plein cœur par le terrorisme islamique, attaquée sur ses fondements laïques, remise en cause dans son caractère public et universel. Notre École est un bateau fragile au milieu d’un océan déchaîné. Dans cette tempête, l’Éducation nationale a besoin de faire confiance aux enseignant-e-s qui, chaque jour sur le terrain, affrontent les déferlantes pour éviter le naufrage de cette institution.

L’Education Nationale doit changer de cap

Depuis de nombreuses années maintenant, l’École de la République est déconstruite par Jean-Michel Blanquer et son monde. Gouvernée par la folie bureaucratique et le fantasme du contrôle absolu, assujettie à des évaluations stériles et sclérosantes, prise en mains par des idéologues libéraux qui ne jurent que par la norme et la compétition, guidée par une aveugle soumission au dogme des « fondamentaux » lire-écrire-compter, l’École se perd. Et avec elle, les citoyens de demain. Le personnel enseignant est mis au pas, relégué au rang de simple exécuteur de tâches.

La liberté pédagogique doit être réaffirmée

Les professeur-e-s ne sont pas de simples exécutants. De plus en plus, le métier d’enseignant est vidé de sa substance : mise en péril de la conception des apprentissages et des évaluations, augmentation des tâches administratives, processus bureaucratiques freinant toute initiative. L’École doit changer de cap, et ce sont les enseignant-e-s qui doivent fixer ce cap, un cap qui fasse la part belle à la coopération, à l’émancipation individuelle et collective, à l’ouverture culturelle. La liberté d’expression et la laïcité ne sont pas des objets d’apprentissage théoriques. C’est en les vivant au quotidien dans nos classes, dans nos écoles, dans nos collèges, dans nos lycées, dans nos universités, que nous formerons des citoyens qui sauront les respecter et les faire vivre.

Le personnel enseignant doit être respecté

L’École a besoin d’enseignantes et d’enseignants reconnus, formés, correctement rémunérés, d’enseignant-e-s qui puissent travailler dans les meilleures conditions matérielles possibles. Jean-Michel Blanquer est comptable de la destruction des RASED, de la disparition de 80 000 postes de professeurs. Alors qu’Emmanuel Macron - dont le programme plaçait l’éducation et la culture comme "premier chantier" - avait bénéficié du suffrage d’une majorité d’enseignants et d’enseignantes, la nomination de Jean-Michel Blanquer au ministère de l’Éducation nationale constituait déjà une trahison.

Jean-Michel Blanquer enchaine les ordres et les contre-ordres, incompatibles avec les réalités du terrain. Il ne communique avec les enseignantes et les enseignants pratiquement que par voie de presse, étouffe leur expression et leurs revendications, voire les insulte (l’université est selon lui un repaire « d’islamogauchistes »).

Jean-Michel Blanquer doit partir

Son départ serait d’ailleurs un cadeau à lui faire puisque c’est ce que lui-même a ardemment souhaité lors du précédent remaniement, lorgnant sur les ministères de la Justice et de l’Intérieur qui correspondaient sans doute mieux à son sens tout particulier du « dialogue républicain ». Le lien de confiance, indispensable au bon fonctionnement de l’Education Nationale, est définitivement rompu entre Jean-Michel Blanquer et les enseignantes et enseignants.

En témoigne l’incroyable renoncement pour l’hommage à Samuel Paty

Celui-ci se résumera finalement à une lettre à lire, lettre totalement inadaptée au niveau de nos écoliers puisqu’elle s’adressait aux instituteurs, et à une minute de silence dans la classe. Voilà l’hommage que monsieur Blanquer réserve à un enseignant décapité pour n’avoir fait que son travail, avec engagement et conviction. Si aujourd’hui l’institution empêche les enseignants de faire leur travail, la prochaine équipe ministérielle devra s’appuyer sur les équipes pédagogiques et éducatives et leur faire confiance : elles sont compétentes ! Jean-Michel Blanquer - et avec lui tout son monde - s’est largement disqualifié pour incarner cette fonction. Il doit démissionner.

Cette démission que nous appelons de nos vœux est un premier pas

Elle ne résoudra certes pas toutes les difficultés de l’Éducation nationale, mais elle est l’indispensable préalable pour y parvenir. Cela permettra d’ouvrir la voie à un véritable Grenelle de l’Education où les enseignants devront avoir leur place autour de la table afin de renforcer l’Ecole publique, laïque et gratuite pour tous.

Nous, enseignantes et enseignants, actrices et acteurs de terrain, demandons dans l’intérêt des écoles, de ses personnels et des élèves, que Jean-Michel Blanquer remette sa démission.

( Une autre pétition :
Démission de Jean-Michel Blanquer

Nous, personnels de l’Education Nationale, parents d’élèves, citoyens et citoyennes, demandons la démission immédiate du Ministre Jean-Michel Blanquer.

En effet, jamais un Ministre n’a accumulé autant d’erreurs dans ses réformes, ses mesures et déclarations (jusqu’à être désavoué au plus haut niveau de l’Etat), ni fait preuve d’autant de mépris affiché à l’égard des personnels éducatifs, provoquant une exaspération sans précédent. (...)