
Le joli mois de mai est bien loin, Emmanuel Macron est déjà un Président mal aimé et sa chute de popularité commence à déciller les commentateurs politiques dont un certain nombre reconnaissent désormais qu’il a été un Président mal élu. Mais il est là et il entend bien mener les réformes libérales que les grands lobbies industriels et financiers - qui ont facilité son accession au pouvoir - réclament avec insistance. Le peuple souverain, manipulé et trompé, s’est une nouvelle fois fait dépouiller de sa souveraineté et s’aperçoit qu’il va devoir supporter une politique de droite contraire aux intérêts du plus grand nombre.
Le Président n’hésite plus à revendiquer un discours de fermeté et à appuyer l’action d’un Premier ministre qui « n’est pas là pour faire plaisir » mais « pour mettre en œuvre les engagements du président de la République ». La boucle est bouclée, les deux mâchoires du piège institutionnel se sont refermées sur les Français. On sait aussi, au regard de la violence avec lesquelles les quelques manifestations estivales – notamment celle contre l’enfouissement des déchets nucléaires à Bure ( lire ici) – ont été réprimées , que la police assurera sans état d’âme le maintien d’un ordre injuste mais qui est malheureusement issu des urnes. Pour toutes celles et ceux qui aspirent à une autre société, le sentiment d’enfermement grandit. A bien des égards, la situation peut paraître désespérante.
Mais l’histoire n’est pas figée et il n’y a pas de fatalité à l’assujettissement de la grande majorité de la population par une toute petite minorité. Après une période d’aveuglement et de mystification due au fonctionnement médiatique et à nos institutions, les citoyens vont à nouveau s’exprimer, cette fois dans la rue. Il faut souhaiter que les contestations qui s’annoncent soient les plus massives, solidaires, et déterminées possibles afin que cette rentrée soit véritablement le signe d’une prise de conscience et d’un renouveau citoyen.