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Greek crisis
Plein soleil
Article mis en ligne le 13 juin 2015

(...) “La Grèce ne formulera guère d’autres propositions”, telle semble être la position du gouvernement d’après les medias... jusqu’à la fin de la semaine.

Au centre d’Athènes, les touristes se font photographier dès le matin et non sans fierté devant la fontaine de la Place de la Constitution. En face du Parlement, c’est par un campement symbolique qu’une poignée d’étudiants, protestent contre la suppression de la possibilité qui leur avait été accordée, leur permettant de poursuivre leurs études près du domicile de leurs parents. Campement très... symbolique.

Un graffiti indélébile entre ombre et lumière, rappelle l’essentiel de la volonté des Grecs : “Nous ne voulons plus être sauvés”, par les “institutions” bien entendu. Les passants iront peut-être travailler, les mendiants de la nécrose sociale restent ignorés de tous, et les quasi-oisifs et autres heureux retraités de la fonction publique surtout, remplissent les cafés. “Ils peuvent alors encore refaire le monde, tant que le leur ne s’est pas encore effondré”, entend-on ici ou là. La retsina sociale tourne au vinaigre.

Ce quart économiquement réellement existant de la population se distingue de plus en plus de la grande masse des paupérisés, s’agissant surtout des chômeurs et des employés pressurés du secteur privé et de tous ceux qui sont obligés d’inventer l’impossible au jour le jour, pour enfin survivre et peut-être passer le cap de la semaine, puis du mois prochain. Société aussi disloquée par la crise, autrement-dit, l’occupation imposée par les détrousseurs locaux ainsi que par ceux de la dette astronomique.

Puis, c’est l’accélération. Accord en vue, Aléxis Tsípras rencontrant Jean-Claude Junker, Angela Merkel et François Hollande, réunions, contre-réunions, le FMI mécontent à la volonté affirmée de quitter au plus vite le... bourbier grec, après avoir retiré ses billes... et ayant laissé sur place tous les impacts des balles tirées contre l’économie réelle et contre la société grecque.

“En fait - écrit Jacques Sapir sur son blog - c’est l’Eurogroupe, et en son sein l’Allemagne, qui se trouve en panne de stratégie. Donne-t-il raison à la Grèce, accepte-t-il une renégociation globale de la dette avec une annulation d’une parie de cette dernière, et immédiatement il verra l’Espagne, le Portugal, l’Italie et peut-être même l’Irlande demander des conditions analogues à celles qui ont été consenties à la Grèce. Maintient-il sa position intransigeante et il risque la rupture, avec un défaut grec, et un processus de dislocation de la zone Euro qui commencera très vite. C’est ce qui explique le caractère chaotique des négociations actuelles”. Et en Grèce, les medias prédisent chaque jour, le probable prolongement du programme grec sur neuf mois. Une gestation pour alors passer l’été, puis l’hiver, belle météo !

SYRIZA... de l’envers, comme SYRIZA de l’endroit, sont en ébullition. Pour Dimítris Belandís, membre au Comité central du parti, appartenant de sa mouvance dite ‘Plateforme’ de Gauche, “les deux projets d’accord, c’est à dire, celui de la Troïka et l’autre, long de 47 pages rédigé par le gouvernement grec, sont exprimés malheureusement, dans ce même jargon international du néolibéralisme, celui des institutions capitalistes de la mondialisation, en voici donc quelques extrais... à la sémantique fort éloquente : ‘bonnes pratiques’, les ‘meilleures normes de l’UE’, ‘boite à outils et aide de l’OCDE’ et bien d’autres”, texte publié sur le site officiel de la Plateforme de gauche cette semaine (...)

Derrière le double rideau de la fête comme du désastre, il y a heureusement ceux qui se battent concrètement sur le terrain. Ceux par exemple du Centre médical solidaire d’Ellinikón près d’Athènes, inauguré en 2011, d’après une initiative du cardiologue Yórgos Vichas. (...)

’à cause du mémorandum, “du programme en cours”, de nombreux hôpitaux grecs fermeront tout simplement par manque de moyens, la Troïka a jusque là refusé au gouvernement grec, une (petite) enveloppe... extraordinaire de deux milliards d’euros au bénéfice du système de santé. Les créanciers estiment certainement de leur côté que ce processus doit être dur, appliqué très violemment et brusquement, comme le souligne alors Dimítris Belandís. (...)

Bel été. Les cinémas en plein air proposent parfois ces films curieux de l’autre siècle, dont “Plein Soleil” avec Alain Delon, Marie Laforêt et Maurice Ronet, réalisé comme on sait par René Clément, et sorti en 1960. Notre belle radio du troisième programme et de l’ERT diffuse du Paganini, tout n’est pas perdu ou pas encore gagné. (...)