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entre les lignes, entre les mots/Collectif Léodile Béra
Plus que jamais, plein soutien à la lutte du peuple ukrainien
#guerreenukraine
Article mis en ligne le 19 avril 2023

Le 24 février de l’année dernière, les troupes russes ont envahi l’Ukraine dans le but de prendre sa capitale, Kyiv, et d’installer un gouvernement fantoche. Ce que le Kremlin espérait être un défilé militaire s’est soldé par un fiasco retentissant grâce à l’impressionnante résistance du peuple ukrainien, tant de son armée que de la population civile. Peu de temps après l’invasion, l’Ukraine est passée à l’offensive, réussissant à récupérer une partie du territoire occupé par les agresseurs ; et depuis des mois, le front s’est stabilisé.

Plus personne ne peut se tromper sur les causes de la guerre. Poutine et ses associés ont exprimé activement et massivement qu’ils ne reconnaissent pas le droit à exister de l’Ukraine, dont ils veulent liquider le statut de nation souveraine. Le projet expansionniste de Poutine, visant à restaurer les frontières de l’empire tsariste, a réfuté l’erreur selon laquelle « l’opération militaire spéciale » répondait à la menace que constituait l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN, une décision qui n’avait pas été ni convenue ni prise. L’invasion n’est que la dernière d’une série d’interventions militaires menées par Poutine depuis la Tchétchénie (2000), la Géorgie (2008), le Kirghizistan (2012), l’Ukraine (Crimée, 2013) et le Kazakhstan (2022), visant toujours à maintenir ou à établir des gouvernements dépendants dans le pire des styles impérialistes.

Dans les cas précédents, la politique de la force brute a donné les résultats escomptés ; en Ukraine, jusqu’à présent, il a échoué. L’autorité de Poutine et de son régime a subi un coup sévère. La preuve en est la fuite de centaines de milliers de Russes pour échapper à la conscription, qui « ont voté avec leurs pieds » contre les desseins bellicistes de leurs autorités. Il est évident que le Kremlin cherchera à restaurer son prestige par une victoire à tout prix. D’où ses menaces de déclencher un conflit nucléaire, nous ramenant aux années chaudes de la guerre froide ; d’où sa punition des civils avec le bombardement massif des villes ukrainiennes ; d’où ses préparatifs pour une prochaine offensive.

Ironie du sort, le despote russe est devenu le grand promoteur de l’Alliance atlantique.

L’Ukraine a reçu une assistance diplomatique, militaire, économique et morale de certains pays. La Russie fait le pari que la prolongation du conflit érodera la solidarité internationale et que Kyiv sera contrainte d’accepter ses exigences, à commencer par l’abandon des territoires occupés par les forces russes. Pour éviter que cela se produise, il est plus urgent que jamais de redoubler l’aide au peuple ukrainien à tous les niveaux, en envoyant des armes en premier lieu.

Une victoire du Kremlin serait synonyme de catastrophe pour les Ukrainiens, qui verraient leur indépendance liquidée sous un régime imposé à l’image et à la ressemblance de celui subi par la Russie et les pays de son orbite comme le Bélarus ou le Kazakhstan (...)

De plus, cela donnerait un alibi à ceux qui prônent un réarmement qui encouragerait la guerre future, ce qui est d’ailleurs déjà en train de se produire, puisque les excès de Poutine ont poussé la Suède et la Finlande à abandonner leur neutralité et à demander leur adhésion à l’OTAN : ironie du sort, le despote russe est devenu le grand promoteur de l’Alliance atlantique.

Certes, le soutien à la résistance ukrainienne ne doit pas impliquer la moindre approbation de la politique intérieure de Zelensky, un président déterminé à appliquer des politiques antipopulaires dans un environnement marqué par la corruption ; ni aux plans de réarmement des nations occidentales, qui ont trouvé dans l’invasion russe l’excuse nécessaire à une augmentation des dépenses militaires qui aura inévitablement des répercussions sur les budgets de la santé, de l’éducation et des services sociaux. (...)

Mais cela ne devrait pas se limiter aux actions gouvernementales. Il faut une solidarité citoyenne qui combine le soutien à l’Ukraine avec le rejet du réarmement de l’Espagne et d’autres pays, et la relance du mouvement pour le désarmement nucléaire. Seule une vaste mobilisation à l’échelle continentale repoussera les chiens de guerre que le satrape de Moscou a lâchés et permettra d’aboutir à une paix qui ne soit pas celle des cimetières.

Collectif Léodile Béra