
Des milliers de citoyens espagnols, exaspérés par les mesures d’austérité économique et par l’incurie des politiques européens face à la crise, convergent en ce moment de tout le territoire espagnol vers Madrid pour manifester leur mécontentement ce samedi 22 mars.
Depuis fin février, ces manifestants « indignés » marchent au rythme de slogans comme « Non au paiement de la dette », « Pas une coupe budgétaire de plus », « Dehors la "troïka" » (Commission Européenne, Banque Centrale européenne et Fond Monétaire International). Ou bien encore « Du pain, un travail et un toit pour tous ». Un mouvement sans précédent dans l’histoire sociale de l’Espagne démocratique.
L’initiative est partie du Syndicat andalou des Travailleurs (SAT) en septembre 2013. Le but : unir les différentes luttes sociales nationales et manifester l’exaspération collective à Madrid, à deux mois des élections européennes. « Nous exigeons le départ du gouvernement du PP [Partido Popular, la droite espagnole] et de tous les gouvernements qui répriment les droits sociaux fondamentaux et qui soutiennent la politique de la troïka », revendique la Plateforme de coordination des Marches pour la dignité sur son site web. « Dans toutes les villes, le nombre de personnes qui s’unissent aux colonnes de manifestants a largement dépassé nos prévisions ! », se félicite Marta Rodriguez, du syndicat alternatif Assemblée pour la Santé Publique.
De nouveaux campements et « occupations » prévus
Depuis fin février, plusieurs milliers de personnes sont parties de 15 provinces espagnoles et se dirigent vers Madrid à pied, en voiture, en bus ou en train. Sans compter les manifestants des îles Canaries, qui entendent exprimer leur rejet face aux prospections de pétrole sur leur territoire, mais aussi des citoyens solidaires qui manifesteront depuis l’Allemagne, la Belgique, l’Irlande, le Royaume-Uni, le Pérou, le Mexique, le Chili, le Salvador, la France, la Norvège, la République Tchèque et l’Autriche. (...)