
Un article choc publié le 30 avril dernier par la Charente Libre révèlait un taux de pollution par les pesticides gravissime, et mettait en cause les pratiques d’une viticulture littéralement droguée aux adjuvants chimiques, dont les viticulteurs sont les premières victimes. Le démenti cinglant que vient de rendre public l’Agence de l’eau Adour Garonne éclaire d’un jour cru les manipulations de données que nous dénonçons depuis des années…
Moins d’un mois plus tard, l’agence de l’eau Adour Garonne dézingue donc, elle aussi, le SOeS et le ministère de l’écologie : Non, la Charente n’est pas le fleuve de France le plus touché par les pesticides.
"Selon l’Agence de l’eau Adour-Garonne, qui a prié le ministère d’apporter un correctif à son site Internet, la concentration moyenne de 6,52 microgrammes par litre (mesurée durant l’année 2011) ne concerne en fait qu’un ruisseau : le Tourtrat, un affluent de la Soloire qui se jette dans la Charente près de Cognac.
Néanmoins, le bassin hydrographique demeure sous étroite surveillance : sa géologie le rend plus vulnérable que les autres à la pression des pesticides. « A pression égale, les rivières et les nappes sont plus touchées qu’en Dordogne ou que dans le Lot-et-Garonne », dit-on chez Adour-Garonne.
"Nous avons écrit au ministère pour nous étonner de l’utilisation qui a été faite des données que nous avons fournies. Nous avons bien communiqué ce chiffre de 6,52 μg/l [...] mais dire qu’il s’applique au bassin Charente-amont, c’est une extrapolation", a déclaré Patrick Flour, directeur de la délégation territoriale de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, samedi, dans les colonnes de "Charente Libre"." (...)