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Les Nouvelles News
Pologne : la proposition de loi anti-IVG avance
Article mis en ligne le 24 septembre 2016

Sans surprise, les député.e.s polonais ont rejeté la proposition de loi progressiste sur l’avortement. Et donné leur feu vert à l’examen de la proposition de loi anti-IVG – la pire de l’Union européenne.

Actuellement dans le pays, l’IVG est autorisée pour trois raisons : en cas de malformation du foetus, de menace sur la santé de la mère ou de viol/inceste.

À contre courant des mouvements réactionnaires, le collectif « Sauvons les femmes » soutenait une proposition de loi qui aurait autorisé l’avortement sans condition jusqu’à la douzième semaine de grossesse. Mais le texte n’avait reçu aucun soutien de la part des député.e.s, d’autant que la gauche ne dispose d’aucun siège depuis les élections de novembre 2015. Il avait été porté au Parlement en tant que projet citoyen, soutenus par plus de 200 000 Polonais.e.s. Quelques député.e.s ont pourtant voté pour un renvoi en commission afin de « respecter les projets citoyens des électeurs », mais la majorité l’a emporté. Exit, donc, l’avortement sans condition.
Les autorités religieuses contre la criminalisation des patientes

L’autre proposition de loi ferait de la Pologne le pays européen à la législation la plus restrictive en matière d’avortement. Et elle n’a pas été rejetée par les député.e.s. Elle sera donc débattue en Commission parlementaire, prochaine étape de son parcours législatif. Il faut dire que la partie était largement déséquilibrée, cette proposition de loi de « Stop Avortement » ayant reçu des soutiens de poids, depuis les associations « pro-vie » très influentes jusqu’à à la Première ministre du parti conservateur Droit et Justice (Pis) au pouvoir.

Surprise cependant du côté des influentes autorités religieuses, qui n’ont pas apporté un soutien total à cette proposition de loi anti-IVG. Un point particulier les en empêche : la pénalisation des femmes. Le texte prévoit en effet une peine de prison allant de 3 mois à 5 ans pour les femmes qui auraient avorté. Mais pour l’Église, les femmes sont « des deuxièmes victimes de l’IVG ».

Un troisième projet de loi, déposé la semaine dernière, devrait donc satisfaire l’Église. Présenté comme un compromis possible, ce nouveau texte ne prévoit pas la criminalisation des patientes.
Une violation des obligations internationales

En attendant les travaux de la Commission parlementaire, les réactions sont nombreuses dans la société civile polonaise, sous le mot-clé #CzarnyProtest (protestation en noir) et au niveau international. En France, le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) “appelle les Etats-membres de l’Union européenne, comme les Présidents du Conseil, de la Commission et du Parlement européens à réagir avec la plus grande fermeté” face à ce qu’il considère comme “liberticide et réactionnaire, contraire aux droits humains et, au premier chef, aux droits des femmes”. (...)