
Alors que dans la même semaine, le Portugal célébrait, le 25 avril, l’anniversaire de la “Révolution des Œillets” (date à laquelle en 1974 le Portugal mit fin à 41 ans de dictature [en français]) et le 1er mai - la fête des travailleurs - un appel a été lancé en faveur des idéaux de liberté, de justice et d’égalité dans un contexte de crise économique prolongée qui contamine la vie politique et sociale.
La chute du gouvernement mi-mars et l’ouverture des portes à la “Troïka” formée par le Fonds monétaire international (FMI), la Banque centrale européenne (BCE) et la Commission européenne en vue de mettre en place un plan de sauvetage financier international, ont déclenché dans la population portugaise un état d’alerte plus important encore sur les questions qui vont déterminer les conditions de vie au Portugal pour les années à venir. (...)
L’année 2011 a commencé par des diminutions de salaires des fonctionnaires, qui ont provoqué une vague de mécontentement, étant donné l’incapacité du gouvernement à trouver des moyens constitutionnels pour contenir les dépenses d’une manière plus juste.
Une autre mesure d’austérité a directement impacté les poches des Portugais depuis le début de l’année : la hausse du taux de TVA [en français] appliqué par l’Union Européenne sur les biens de consommation. (...)
Les manifestations de la “génération de la dêche” [en anglais] le 12 mars dernier ont mobilisé plus de 200 000 personnes dans les rues, mécontentes du chômage croissant et du travail précaire. Devant cette forte mobilisation, une coalition de blogs [portugais] nommée Já Basta ! (Assez, maintenant !) a demandé la démission du gouvernement.
Le 23 mars, quand le parlement a rejeté le quatrième “Pacte de stabilité et de croissance” proposé par le premier ministre Socrates, il a présenté sa démission au président Cavaco Silva. Le même jour, l’artiste et activiste Miguel Januário a marqué la journée en swinguant un bout de pain avec un club de golf, sur les escaliers du parlement (...)
De nombreux mouvements sociaux en ligne se demandent et invitent les gens à se demander si ce que le gouvernement et la commission de sauvetage proposent est en fait une bonne solution.
Le collectif anti-austérité Portugal Uncut entreprend tous les jours des actions contre les annonces de coupes budgétaires des services publics à travers le pays.
Un manifeste signé par 74 citoyens nés après 1974 appelle à une nouvelle réflexion sur les réformes menées sur le marché du travail - avec la “régression des droits du travail et la montée de la précarité qui envahit tous les aspects de la vie” - ainsi que les réformes de l’État - soulignant les privatisations croissantes dans l’éducation et la santé. Ils critiquent notamment le “nouveau vocabulaire” qui est apparu dans le pays(...)
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