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Pour atteindre la neutralité carbone, Maersk aimerait que vous mangiez plus de frites
Article mis en ligne le 13 août 2021
dernière modification le 12 août 2021

S’il ne représente qu’une fraction du total émis par le secteur mondial du transport, le fret par voie maritime a une empreinte carbone loin d’être négligeable. Les émissions de gaz à effet de serre des navires géants qui sillonnent les océans pour vous livrer votre trampoline ou votre téléviseur ont augmenté de 32% ces vingt dernières années.

Cette tendance à la hausse n’est pas prête de cesser. Depuis l’irruption du Covid, notamment, le transport maritime connaît une croissance telle que les prix du fret explosent et que les containers viennent à manquer.

Pour les transporteurs, et comme le rappelle le catastrophique dernier rapport du GIEC, viser très vite une empreinte carbone moindre, voire nulle, représente plus que jamais un objectif vital pour la planète. C’est ce que tente de faire A.P. Moller Maersk A/S, l’un des mastodontes du secteur qui, dès 2019, affirmait viser la neutralité carbone dès 2030 pour ses activités.

Las, comme l’explique Bloomberg, la firme compte sur les biocarburants pour verdir quelque peu ses navires –biocarburants qui reposent en partie sur la valorisation des huiles de friture usagées. Or, ces dernières commencent à manquer : Maersk semble avoir tout le mal du monde à récupérer suffisamment de ce type de déchets indispensables à la réalisation de ses objectifs.
C’est gras, docteur ?

« Le problème, c’est que le monde ne mange pas assez de frites », explique de manière étonnante Søren Skou, patron d’une entreprise qui opère une flotte de plus de 700 bateaux dans le monde et emploie 84.000 personnes. « Nous n’arrivons pas à faire grimper notre fourniture. Si nos taux de croissance suivent leur tendance, nous manquerons d’huile dans un ou deux ans. »

La demande mondiale est telle, poursuit Skou, que le prix de l’huile de friture usagée se situe désormais, en Europe, à un niveau plus élevé que celui de l’huile encore vierge. Impossible de remplacer la première par la seconde : cette dernière est logiquement considérée comme de la nourriture.