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Pour l’accès à internet en prison
Article mis en ligne le 22 juin 2022

Nous sommes des acteurs du monde prison-justice : organisations professionnelles, associations intervenant auprès des personnes détenues ou sortant de prison, organisations de défense des droits fondamentaux.

Nos activités respectives nous ont permis de mesurer les conséquences de l’interdiction d’Internet en détention sur les droits fondamentaux des personnes incarcérées et sur les conditions de leur retour à la vie libre.

Aussi, nous avons choisi de porter une campagne collective de plaidoyer en faveur de l’accès à Internet en prison. Cette campagne est ouverte à toutes les organisations, associations, syndicats, travailleurs et intervenants en prison, proches de prisonniers, personnalités et plus généralement toute personne de la société civile.

Alors qu’Internet est aujourd’hui omniprésent et incontournable, il reste interdit en prison. La fracture numérique est dès lors toujours entière pour les 71 000 personnes qui y sont détenues.

L’accès à Internet en prison est pourtant primordial à la reconnaissance des personnes détenues comme sujets de droits, à la limitation du phénomène d’exclusion sociale causé par l’incarcération, et à la facilitation de leur retour à la vie libre. Il permettrait notamment de :

  • garantir le droit à l’information et favoriser l’autonomie dans la réalisation de démarches administratives et de (ré)insertion,
  • assurer l’accès aux droits et l’exercice des droits de la défense,
  • développer et diversifier l’offre d’enseignement et de formation et améliorer les conditions d’apprentissage,
  • développer l’offre de travail et de formation professionnelle de manière quantitative et qualitative et rendre les conditions d’exercice de l’activité professionnelle plus proches de celles du dehors,
  • faciliter le maintien des liens avec la famille et les proches,
  • limiter les phénomènes de dépendance et d’exclusion liés à une situation de handicap, d’illettrisme ou à la non-maîtrise du français,
  • favoriser l’accès à des contenus ludiques et de loisirs diversifiés et pour une grande partie gratuits,
  • ne pas « décrocher » des modes de fonctionnements de la société libre.

Les avancées que cela permettrait en termes de droits fondamentaux nous conduisent à défendre l’autorisation de l’accès à Internet en prison. Un tel accès doit être envisagé en préservant tant la posture active de l’internaute dans le choix des contenus consultés que l’aspect interactif d’Internet, deux principes au fondement même de son fonctionnement. L’accès pourrait être limité par des interdictions ponctuelles, cependant nécessairement motivées et susceptibles de recours.