
La première Biennale internationale de l’éducation nouvelle (BIEN) s’est tenue à Poitiers du 2 au 5 novembre. Mediapart en était partenaire et j’ai eu l’honneur d’y donner la conférence d’ouverture, en défense des pédagogies innovantes contre les adversaires d’une école de tous et pour tous. L’occasion aussi d’expliquer une passion pédagogique ancrée dans une histoire martiniquaise, dont témoigne aujourd’hui, au Morne Rouge, l’École Alain-Plénel.
Pour cette première BIEN, j’ai choisi de faire l’éloge du « pédagogisme », intitulé en forme de réponse ironique aux détracteurs de la pédagogie qui la caricaturent ainsi au nom d’un « élitisme » qui recouvre leur lutte contre « l’égalitarisme ». Tous ces « isme » masquent, de mon point de vue, une offensive conservatrice contre l’école de tous et pour tous, le propre des mouvements d’éducation nouvelle étant, à l’inverse, de s’inscrire dans une perspective émancipatrice.
Ces conservateurs ont le vent en poupe avec le nouveau ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, qui n’en a pas moins accepté de parrainer, beau joueur, cette première Biennale. Deux interviews furent emblématiques de ce positionnement, l’un à Causeur, l’autre à Valeurs actuelles, démontrant par leur contenu que ce conservatisme scolaire en accompagne d’autres, sur les questions sociales et identitaires, d’inégalités et de discriminations. (...)