
Le néolibéralisme est entré depuis 2007 dans une crise irréversible. Il peut certes perdurer. La frange extrêmement réduite (le fameux 1 % et même 0,01 % des hauts cadres de la finance et des multinationales), qui a vu ses revenus exploser grâce à ce régime, y a intérêt. Mais le carburant grâce auquel il a longuement fait illusion – la hausse de la dette privée en lieu et place des salaires directs et indirects (les prestations sociales) – a atteint ses limites. Il ne tiendra dorénavant qu’au prix de l’enlisement sans fin dans la crise.
Comment en sortir ? Ce qui bloque à l’évidence n’est pas tant la force propre du néolibéralisme que l’absence d’alternative cohérente à lui opposer. Quelle peut-elle être ?
Dans ce qui suit, on soutient que celle-ci est déjà là sous nos yeux avec l’État social, dont la protection sociale est l’un des piliers. Le principal frein à l’alternative est dans les têtes : nous n’avons pas saisi toute la portée révolutionnaire de l’État social. Comment expliquer cela ? En quoi la protection sociale illustre-t-elle cette portée révolutionnaire ? (...)