
Notre pays affronte une crise exceptionnelle : son gouvernement a perdu toute autonomie d’action et justifie comme inévitables des politiques aux conséquences économiques et sociales catastrophiques ; le peuple est parallèlement privé de son pouvoir politique par la remise en cause continue des instruments normaux de la démocratie.
Une telle situation pourrait sembler insoluble et conduire au fatalisme, à des contestations violentes ou à des dérives extrémistes. Il existe cependant une solution pacifique : l’élection d’une Assemblée constituante pour en finir, sous le contrôle du suffrage universel, avec des institutions de plus en plus hors-sol et refonder la vie politique sur les enjeux de fond qui préoccupent les Français.
Si le vote est l’attribut indispensable de la démocratie, celle-ci ne saurait se résumer à cela. Elle doit permettre l’expression des enjeux politiques et sociaux fondamentaux. Dire que, parce qu’il est élu, le président de la République a tout pouvoir, apparente plus le régime à une monarchie qu’à une République. (...)
Si le peuple, souverain théorique, ne peut exprimer et voir appliquée sa volonté ni par les urnes ni par des manifestations pacifiques, alors comment ? Par le désespoir ? La violence ? Il ne faut pas s’étonner de la montée de l’abstention (...)
Les institutions et le jeu des partis ne permettent plus de représenter la réalité de la société ni de répondre aux défis d’un monde en transformation, et c’est aussi de ce fossé entre électeurs et élus que profite le Front national. Le pays a besoin d’institutions reconnues comme légitimes par les citoyens, de couches moyennes vivaces.(...)
Aujourd’hui, la crise politique et sociale est tellement profonde que la question est surtout de savoir comment va s’opérer le changement qui s’impose. Pour tous ceux qui refusent les options violentes et qui souhaitent que la participation des citoyens à la vie politique marginalise les extrêmes, la Constituante offre une alternative rassembleuse, constructive et démocratique au découragement et au fatalisme qui se sont emparés de nombreux Français de tous bords.(...) Wikio