Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Télérama
Pourquoi Nétanyahou purge l’audiovisuel public israélien
Article mis en ligne le 12 mai 2017

Le 15 mai, la radio et la télévision publiques israéliennes cesseront d’émettre pour être remplacées par une nouvelle entité audiovisuelle. Cette réforme du service public révèle une volonté d’emprise du gouvernement sur l’information, selon l’analyste des médias Tehilla Shwartz Altshuler.

a scène a marqué les esprits : mardi 9 mai, Geula Even Saar, la présentatrice vedette annonce en larmes que la première chaîne publique de la télévision israélienne, dont elle assure le JT de 20 heures, va cesser d’émettre après un demi-siècle de diffusion, tout comme Kol Israel, le radio publique israélienne, née voilà quatre-vingts ans. Un clap final survenu, quelques jours avant la date prévue, qui a mis les téléspectateurs israéliens en émoi… D’évidence, cet épilogue ne constitue pas une surprise. Voilà des mois que le pays a été informé du remplacement de l’Autorité de radiodiffusion publique par un nouvel établissement, le Public Broadcasting Corporation (KAN, en hébreu), une mesure mainte fois reportée et fixée au 15 mai.

Cette réforme de l’audiovisuel public a aussi défrayé la chronique, provoqué une crise gouvernementale et même menacé de déclencher des élections anticipées, le Premier Ministre israélien, Benyamin Netanyahou, ne voulant plus d’un changement qu’il avait initialement soutenu. Car au delà du sort de l’Autorité de radiodiffusion publique, et de son millier d’employés (dont environ la moitié sera intégrée dans la nouvelle entité), les enjeux sont de taille. Selon la chercheuse, Tehilla Shwartz Altshuler, qui scrute la réforme des médias pour l’Institut Israélien pour la Démocratie (sis à Jérusalem), ce dossier est en effet symptomatique d’une volonté d’emprise tous azimuts de Netanyahou sur l’information.

Comment la réforme de l’audiovisuel public israélien est-elle devenue une affaire politique ?

Cela fait près de trois ans que le Parlement israélien a tranché en faveur du démantèlement de l’Autorité de radiodiffusion publique. (...)

Bien décidé à assurer sa survie politique, notre Premier ministre qui détenait encore voilà quelques mois le portefeuille des Communications, a en effet multiplié les attaques contre les médias israéliens de tous bords, qu’ils relèvent du secteur public ou du privé. Il a notamment entamé des négociations avec le propriétaire du grand quotidien Yedihot Aharonot afin s’essayer d’obtenir un traitement plus favorable…
La liberté de la presse et les valeurs démocratiques sont-elles menacées ?
Netanyahou qui est sous le coup de plusieurs enquêtes judicaires, tente actuellement d’affaiblir tous les garde-fous de la démocratie israélienne : qu’il s’agisse des médias, mais aussi de la Cour suprême ou encore de la Police… (...)