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Pourquoi Valve avait recruté Yanis Varoufakis pour Steam
Article mis en ligne le 9 juillet 2015
dernière modification le 6 juillet 2015

Personnage central et iconoclaste du gouvernement Tsipras, Yanis Varoufakis a présenté lundi matin sa démission-surprise, après la victoire du "non" au référendum organisé en Grèce. Détesté par l’Eurogroupe qu’il accuse de "terrorisme",, il se met en retrait de la scène public pour faciliter la reprise des négociations. Mais avant de devenir un ministre des finances redouté, Varoufakis avait été recruté par Valve, séduit par la pensée et la rigueur de cet adversaire de l’austérité.

"Varoufakis, la seule revue [de sciences économiques] dans laquelle il ait publié, c’est Paris Match, non ?". La question entendue à la rédaction de BFM Business en dit long sur le mépris irrationnel qui peut sévir à l’égard du désormais ex-ministre des finances grec Yanis Varoufakis, alors que l’homme de 54 ans, titulaire d’un doctorat de l’Université d’Essex, ancien professeur d’économie à Athènes, Austin, Cambridge, Sydney ou Glasgow, affiche un curiculum vitae bien mieux rempli en la matière que le ministre des finances de la France, Michel Sapin, qui fit des études d’histoire-géographie avant de rejoindre l’ENA et de faire carrière politique dans l’administration et au PS.

Il est toutefois une entreprise, et non des moindres, qui a pris Yanis Varoufakis très au sérieux : Valve. L’entreprise fondée par Gabe Newell a recruté l’économiste fin 2011 pour devenir son "économiste maison", alors que celui-ci ne connaissait strictement rien aux jeux vidéo. "La dernière fois que j’avais joué à un jeu sur ordinateur c’était Space Invaders à l’Université, en 1981 ou quelque chose comme ça", raconte-t-il. Mais c’est justement ses positions tranchées mais argumentées sur l’euro, sur la crise de la dette publique et sur le plan d’austérité imposé aux Grecs qui a séduit Gabe Newell et l’éditeur de Steam, la plus grande plateforme mondiale de jeux vidéo dématérialisés au monde.

En octobre 2011, Newell a envoyé un simple e-mail à Varoufakis, qui publiait régulièrement ses analyses critiques sur son blog, au sujet de la situation grecque qu’il estimait aggravée par l’austérité imposée par ses créanciers. Valve a vu un parallèle entre la crise de l’euro, due notamment au fait de partager une monnaie commune entre des économies très différente, et ses propres difficultés à gérer une seule plateforme mondiale pour tous les pays et toutes les économies du monde.

"Nous rencontrons tout un tas de problèmes à mesure que nous faisons croître nos économies virtuelles, et que nous lions nos économies entre elles. Seriez-vous intéressé pour nous conseiller ?", demandait très directement le fondateur de Valve, qui a gagné la curiosité de l’économiste. (...)