Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
le Devoir
Pourquoi la Bourse rit-elle quand l’économie pleure ?
Article mis en ligne le 24 août 2020

Elle est redevenue la courbe favorite de Donald Trump et de son vice-président Mike Pence : Wall Street a battu cette semaine des records historiques alors que les économies américaine et mondiale sont en miettes en pleine pandémie de COVID-19.

(...) Loin de l’autosatisfecit des dirigeants, pourquoi, alors que chaque jour amène encore son lot de récessions, de taux de chômage à deux chiffres et de plans sociaux, la Bourse américaine sourit-elle autant ? (...)

La traditionnelle maxime « la Bourse n’est pas l’économie », employée lors des envolées et des plongeons boursiers, résonne dans les esprits alors qu’un tel décalage semble soulignerune forme d’indécence des marchés financiers.

« C’est indécent à un instant T car il y a une incompréhension par rapport à cette déconnexion. Mais cela traduit un fonctionnement des investisseurs qui font des paris sur le long terme », analyse Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

Ce long terme semble plus rose pour les entreprises américaines : les prévisions de bénéfices pour les entreprises composant l’indice S & P 500 ont été revues à la hausse pour 2020 après avoir lourdement chuté, selon la société Factset, et pourraient l’être davantage encore en 2021.

Entreprises technologiques

Nombre d’entre elles ont déjà présenté des chiffres supérieurs aux attentes au deuxième trimestre, marqué par le confinement.

Mais à l’ère du télétravail, du streaming et des réseaux sociaux à outrance,l’éclaircie n’irradie pas partout : ce sont bien les stars technologiques internationales qui captent toute la lumière, laissant des miettes à d’autres secteurs sinistrés. (...)

le Congrès a adopté en mars un plan gigantesque d’aide de 2200 milliards de dollars, complété en avril par un autre plan de près de 500 milliards. Un nouveau est en discussion.

De quoi encourager les investisseurs à parier sur des actifs de plus en plus risqués afin d’en obtenir du rendement.

Ailleurs dans le monde, aucune place financière ne parvient à rivaliser avec Wall Street. « Tous les excédents sont systématiquement canalisés pour aller sur le marché américain en période de crise, ils ne vont pas en Asie ni en Europe », justifie Christopher Dembik.

Deux indices se détachent toutefois : le Nikkei au Japon, très technologique, et le Dax allemand, les deux se rapprochant de leurs plus hauts historiques. L’Europe est « à la traîne » aussi en raison de la forte hausse de l’euro, qui a atteint ces derniers jours un plus haut en deux ans face au dollar américain et handicape donc les entreprises exportatrices européennes, souligne Daniel Larrouturou, gérant actions pour Dôm Finance.

Wall Street va-t-elle finir par redonner le sourire aux Américains ? Une étude de la Fed montre qu’un peu plus de la moitié d’entre eux possèdent des actions, et ces dernières sont surtout concentrées entre les mains des 10 % les plus riches.