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Pourquoi la NSA a-t-elle espionné une sommité belge de la cryptographie ?
Article mis en ligne le 10 février 2014
dernière modification le 5 février 2014

Plusieurs centaines d’experts en cybersécurité, dont le professeur Jean-Jacques Quisquater, auraient été espionnés en Belgique par l’intermédiaire d’un malware particulièrement sophistiqué. Explications.

Le piratage de Belgacom, dévoilé en septembre dernier, rebondit de manière étonnante dans l’univers tamisé des experts en cybersécurité. L’enquête menée par la police fédérale belge vient en effet de révéler que le professeur Jean-Jacques Quisquater, un expert en cryptographie reconnu au niveau international, a été victime d’une attaque ciblée en lien direct avec l’affaire Belgacom. Ce chercheur a travaillé sur de nombreux algorithmes, utilisés dans des objets aussi courants que les cartes bancaires par exemple (...)

Il n’existe aucune preuve pour l’instant qui pourrait permettre de remonter jusqu’aux auteurs de l’attaque. Mais la manière dont elle s’est déroulée fait plus que penser aux techniques de la NSA. C’est en tous cas l’une des pistes privilégiées de la police. « J’ai reçu par email une invitation LinkedIn, que je n’ai pas acceptée. Toutefois, j’ai consulté le profil de la personne en question. C’est alors que je me suis aperçu que le lien n’était pas bon. J’ai immédiatement coupé la connexion et fermé l’ordinateur », précise Jean-Jacques Quisquater.

Il est donc possible que pour infecter l’ordinateur, les pirates aient injecté des paquets lors de la connexion, un hack éminemment complexe, mais bien maitrisé par la NSA. Cette technique est décrite dans les documents d’Edward Snowden sous le nom de « Quantum Insert ». (...)

Reste à savoir ce que les pirates sont venus chercher. « Je n’en sais rien. Ils cherchaient sans doute à surveiller l’état de l’art de la cryptographie. Il n’y a aucun secret dans mon ordinateur et tous mes travaux sont publics », explique le professeur. Et dans les rares occasions où il avait à manipuler des secrets (par exemple d’ordre commercial), il ne les stockait jamais sur un ordinateur, mais... sur du papier. Enfermé dans un endroit sécurisé.

Au regard des révélations en série sur la NSA, l’expert en chiffrement est pourtant loin de perdre confiance en son art. (...)