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des bassines et du zèle
Pourquoi la jeunesse aux Etats-Unis ne se révolte pas
Article mis en ligne le 9 août 2011
dernière modification le 7 août 2011

les gouvernements successifs, aux ordres du Capital, y ont veillé...Et, cela depuis le Vietnam.

Nous-mêmes n’en sommes pas loin. Si nous avons pris du retard, c’est à cause de ces fichus services publics et des dispositions mises en place, entre autres, par le CNR et qu’il a fallu démanteler une à une. Mais l’équipe au pouvoir s’y attèle avec un zèle remarquable. Bientôt, ces mesures surannées ne seront plus qu’un vieux souvenir, qui ne hantera que les pires cauchemars du médèfe.

Les huit raisons pour lesquelles les jeunes aux Etats-Unis ne se révoltent pas : comment les Etats-Unis ont annihilé tout esprit de résistance :

Ce sont les jeunes qui ont toujours dynamisé les mouvements démocratiques. et donc, c’est un sacré exploit qu’ont réalisé les classes dirigeantes en créant des structures sociétales qui ont assujetti les jeunes en Amérique et brisé leur esprit de résistance à la domination.
Les jeunes aux Etats-Unis –plus encore que les autres générations - semblent avoir intégré l’idée que la "corporatocratie" peut les arnaquer complètement et qu’ils sont impuissants à réagir face à cela. Un sondage Gallup réalisé en 2010 demandait : "pensez-vous que le système de Sécurité Sociale pourra vous verser une pension quand vous partirez à la retraite ? Parmi les 18-34 ans, 76 % ont répondu non. Pourtant, bien qu’ils pensent qu’ils n’auront pas accès à la Sécurité Sociale, peu d’entre eux ont manifesté pour que cette institution soit renflouée en imposant les riches plus équitablement ; la plupart semblent résignés à se voir prélever davantage de cotisations sociales, même s’ils pensent qu’ils n’en bénéficieront pas.

Comment donc la société a-t-elle réduit la jeunesse américaine au silence ?

1. Les remboursements des prêts étudiants.Un énorme endettement – et l’angoisse qu’il engendre – est un "facteur de paix". Les millions de jeunes Iraniens qui risquaient de se faire tirer dessus en manifestant contre les résultats des élections présidentielles de 2009, les millions de jeunes Égyptiens qui risquaient leur vie pour exiger le départ de Moubarak, et les millions de jeunes Américains qui manifestaient contre la guerre du Vietnam ont tous en commun qu’ils n’avaient pas à rembourser de prêt étudiant.
Actuellement, aux Etats-Unis, deux tiers des étudiants en dernière année de licence (quatrième année, NDT) ont un crédit à rembourser. (...)


2. Traiter la rébellion comme une psychopathologie

En 1955, Erich Fromm, psychanalyste de gauche très respecté à l’époque, et qui militait contre l’autoritarisme, écrivait :

"Aujourd’hui, la fonction de la psychiatrie, de la psychologie et de la psychanalyse menace de devenir l’instrument de la manipulation des êtres humains".
(...) Des puissants neuroleptiques (comme le Zyprexa et le Risperdal) sont actuellement les médicaments qui réalisent le plus de bénéfices aux Etats-Unis (16 milliards de dollars en 2010). Une des raisons principales, selon le "Journal of the American Medical Association" en 2010, c’est que beaucoup d’enfants qui prennent ces neuroleptiques ne souffrent pas de trouble oppositionnel avec provocation ou d’autres troubles du comportement (ce qui est particulièrement vrai pour les patients en pédiatrie assurés par Medicaid).

3. Des écoles qui apprennent l’obéissance, pas la démocratie

Lors de la remise du prix du Professeur de l’Année décerné par la ville de New York le 31 janvier 1990, John Taylor Gatto choquait une grande partie de l’assistance en déclarant :

"La vérité, c’est que les écoles n’enseignent pas grand chose en réalité, si ce n’est à obéir aux ordres. C’est un grand mystère pour moi parce que des milliers de personnes dévouées et attentionnées travaillent dans les écoles en tant qu’enseignants, assistants et administrateurs mais la logique abstraite de l’institution neutralise leurs contributions individuelles".(...)


4 – Les réformes éducatives "No child left behind" et " Race to the Top"

La corporatocratie a imaginé un moyen de rendre nos écoles déjà autoritaires encore plus autoritaires. (...)

Ces politiques consistent essentiellement à soumettre les élèves à la tyrannie de tests normalisés, générateurs de crainte, ce qui est, pour une société démocratique, antinomique avec l’éducation.(...)
L’angoisse pousse les élèves et les professeurs à ne plus travailler que pour répondre aux exigences de ceux qui élaborent les sujets des tests. Elle annihile la curiosité, l’esprit critique, la remise en cause de l’autorité et la contestation et la résistance à l’autorité illégitime.
(...)

5. Montrer du doigt les jeunes qui prennent au sérieux l’éducation – mais pas les études.

Malgré l’effet anti-éducatif de l’école, les parents et les enfants sont de plus incités par la propagande à croire que ne pas aimer l’école, c’est ne pas aimer apprendre. (...)

plus les Américains font d’études, moins ils sont conscients de la lutte des classes qui a lieu actuellement, et plus ils sont incapables de contester la classe dirigeante. (...)

Aujourd’hui, les Américains sans diplômes universitaires sont constamment montrés du doigt et qualifiés de ’losers". (...)

6. La banalisation de la Surveillance.
La crainte d’être surveillée rend la population plus facile à maîtriser. On a beaucoup entendu parler de la National Security Agency (NSA) qui a intercepté les mails et écouté les conversations téléphoniques de citoyens américains, et alors que les dispositifs de contrôle sont de plus en plus fréquents en entreprise, les jeunes acceptent de plus en plus d’être surveillés par la corporatocratie parce que, y ayant été habitués dès l’enfance, la surveillance est, pour eux, une pratique normale. (...)


7. La télévision

Les enfants sont en moyenne huit heures par jour devant un écran, que ce soit pour la télévision, les jeux vidéo, les films, Internet, les téléphones portables, les iPods, et d’autres appareils (en dehors de l’usage qu’il en est fait pour l’école).
De nombreux progressistes s’inquiètent de l’énorme contrôle sur le contenu exercé par les medias de masse, mais le simple fait de regarder la TV— quel que soit le programme – est le facteur de paix fondamental (les prisons privées ont reconnu que fournir des postes de télévisions aux prisonniers peut être une méthode plus économique pour les faire tenir tranquilles que d’embaucher davantage de gardiens).
Pour une société autoritaire, la télévision est le rêve devenu réalité : les gros capitalistes possèdent pratiquement tout ce que les gens regardent.
Les programmes-télé qui suscitent l’angoisse rendent les gens plus craintifs et plus méfiants vis-à-vis des autres, ce qui est parfait pour une classe dirigeante dont la méthode se résume à "diviser pour régner". La télévision isole les gens de façon à ce qu’ils ne se rassemblent pas pour organiser la résistance contre les autorités ; et quels que soient les programmes, les ondes cérébrales des téléspectateurs sont au ralenti, ce qui les met dans un état proche de l’hypnose, et qui n’est pas propice au développement d’un esprit critique. (...)


8. La religion fondamentaliste et le consumérisme fondamentaliste.

Toutes les formes de fondamentalisme réduisent notre vision et inhibent notre esprit critique.
(...)
Le consumérisme fondamentaliste annihile l’autonomie en formant des individus qui se sentent complètement dépendants des autres et qui sont ainsi plus enclins à remettre le pouvoir de décision aux autorités, exactement ce qui ravit les classes dirigeantes.
Un système de consumérisme fondamentaliste légitime la publicité, la propagande et toutes sortes de manipulations, y compris les mensonges ; et quand une société légitime les mensonges et le pouvoir de manipuler, elle détruit la capacité de la population à se faire confiance mutuellement et à organiser des mouvements démocratiques. Le consumérisme fondamentaliste favorise l’égocentrisme, qui empêche la solidarité nécessaire pour organiser des mouvements démocratiques.
(...) Wikio