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Pourquoi ne faut-il plus boire l’eau de pluie ?
Article mis en ligne le 13 août 2022
dernière modification le 12 août 2022

Ils sont surnommés les "produits chimiques éternels". Les PFAS, pour substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées, sont une famille de composés chimiques largement utilisés dans diverses industries telles que le textile, les emballages alimentaires, les revêtements antiadhésifs, les produits ménagers, la construction, les cosmétiques et autres encore.

Or ces dernières décennies, ces substances se seraient répandues dans l’eau, l’atmosphère, les sols ou encore les sédiments, jusqu’à se retrouver à des niveaux si élevés partout dans le monde que l’eau de pluie serait désormais "impropre à la consommation". Telles sont les conclusions d’une équipe de chercheurs de l’Université de Stockholm (Suède) et de l’École polytechnique fédérale (ETH) de Zurich (Suisse), publiées dans la revue Environmental Science & Technology ce 2 août 2022. (...)

de nombreuses personnes dans le monde s’attendent à ce qu’elle soit potable et qu’elle alimente bon nombre de nos sources d’eau potable (...)

Une exposition pouvant être nocive pour la santé humaine (...)
La valeur indicative de l’acide perfluorooctanoïque (APFO) dans l’eau potable a chuté de 37,5 millions de fois aux États-Unis, donnent-ils pour exemple. Pour cause, la toxicité de certains PFAS pour le corps humain est de plus en plus connue. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) française recense notamment leurs différents effets identifiés sur la santé :

Ils provoquent une augmentation du taux de cholestérol, peuvent entraîner des cancers, causer des effets sur la fertilité et le développement du fœtus. Ils sont également suspectés d’interférer avec le système endocrinien (thyroïde) et immunitaire. Cet effet des PFAS sur le système immunitaire a récemment été mis en exergue par l’EFSA [Autorité européenne de sécurité des aliments] qui considère que la diminution de la réponse du système immunitaire à la vaccination constitue l’effet le plus critique pour la santé humaine.

Un problème de persistance qu’on ne sait résoudre (...)

"La persistance extrême et le cycle mondial continu de certains PFAS conduiront au dépassement continu des directives [de qualité de l’eau]" conçues pour protéger la santé humaine, explique ainsi le professeur Martin Scheringer, co-auteur de l’étude et professeur au Département des sciences des systèmes environnementaux de l’ETH Zurich. Alors que faire ? "Il faut définir à l’échelle mondiale une limite de concentration des PFAS. Mais, comme nous le concluons dans l’étude, cette limite a déjà été dépassée."