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Revolution Permanente
Précarité par temps d’épidémie Des étudiants expulsés de leurs résidences universitaires par le Crous
Problème de logement, licenciements, manque de mesures d’hygiène, manque de moyens dans la santé, nous souhaitons recueillir les témoignages de celles et ceux qui sont en première ligne face à l’épidémie et à ses conséquences
Article mis en ligne le 18 mars 2020

La ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal a déclaré ce vendredi après-midi qu’« il sera demandé aux élèves et aux étudiants de regagner le domicile de leurs parents ». (...)

Dans plusieurs régions, les établissements annoncent une fermeture totale à partir de lundi 16 mars, d’autres disent garantir un « service minimum » en termes de restauration et logement. (...)

la ministre et les autorités des établissements justifient la fermeture des centres Crous par les risques forts de contagion pour et par la jeunesse, qui peut être porteuse du virus sans les symptômes.

Les étudiants concernés ont ainsi reçu des courriers leur demandant de quitter les lieux en trois jours, c’est-à-dire d’organiser un départ précipité vers le domicile de leur parents. Ainsi à l’heure où tout déplacement est déconseillé, où l’on culpabilise les français pour leur incivisme, on demande à des milliers de jeunes de se déplacer dans toute la France, et ce de manière précipitée.

C’est également une prise de risque considérable pour la santé et la sécurité de milliers d’étudiants et de leurs proches. Dans certains établissements Crous, comme celui de Poitiers, c’est 50% des étudiants qui sont étrangers, et qui ont aujourd’hui des possibilités limitées de rentrer chez eux précipitamment suite à la fermeture des frontières à l’entrée de l’Union Européenne. De plus, nombreux sont les étudiants qui n’ont pas de domicile familial, et pour qui cette décision du Crous les laisse sans logement du jour au lendemain, en pleine crise sanitaire et mesures de confinement.
(...)

Sur les réseaux sociaux, beaucoup soulèvent les problèmes que cela va engendrer, et dénoncent l’irresponsabilité du Crous (...)

Face à cette panique, qui est totalement justifiée, vu la situation de grande précarité dans laquelle se trouvent la plupart des étudiants, le Crous a communiqué :

LE CROUS NE METTRA AUCUN ETUDIANT DEHORS ! Pour Les étudiants sans solution de repli quant à leur hébergement, tout est organisé pour les accueillir dans des conditions maximales de sécurité pour eux. Le départ des étudiants n’occasionnera aucun frais pour eux.

Mais comment ces étudiants vont-ils être pris en charge ? Aucune réponse de ce côté-là pour le moment. (...)

Les établissements Crous ne sont pas à la hauteur d’une telle crise sanitaire, aussi parce que même sans pandémie, les conditions de vie qu’offrent ces résidences sont désastreuses. Les conditions de vie dans les résidences sont souvent très précaires (...)

Dans une cité universitaire à Toulouse, des scandales sanitaires ont été révélés l’année dernière : cafards, amiante, le bâtiment toulousain a été rebaptisé « la cité de la peur ». (..)

Actuellement, la situation de crise sanitaire met au chômage de nombreux jeunes qui occupaient des contrats précaires dans la restauration, l’animation ou encore les secteurs des services et qui ne sont pas pris en compte par les mesures de chômage partiel. C’est donc une situation de précarité préoccupante pour beaucoup de jeunes qui se retrouvent avec peu de ressources, voire plus aucunes. Les étudiants précaires, étrangers, qui ne peuvent compter sur leur domicile familial, se retrouvent ainsi mains liées aux décisions imprécises, arbitraires et insuffisantes du Crous. (...)