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Près d’Orly, des Syriens veulent rester dans des maisons abandonnées de l’Etat
Article mis en ligne le 30 juillet 2017

"Je ne pars pas moi, je vais où ?" Installés illégalement dans d’anciens pavillons de l’aviation civile à côté d’Orly, 150 personnes, dont une majorité de Syriens et de nombreux enfants, craignent l’expulsion.

Au premier coup d’oeil, cette rue bordée de pavillons d’Athis-Mons (Essonne), à quelques km de l’un des principaux aéroports parisiens, ressemble à n’importe quelle rue d’un paisible quartier résidentiel. Devant les maisons, des enfants jouent sur l’herbe, font du vélo dans la rue. (...)

Sauf qu’ici, une grande partie des 70 enfants sont Syriens, et vivent avec leurs familles dans des logements autrefois destinés aux employés de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) travaillant à Orly.

Après un jugement fin 2015, une première expulsion d’une dizaine de logements était prévue pour fin juillet. Elle a été repoussée jusqu’à une décision de justice, le 5 septembre, après plusieurs manifestations organisées par l’association Droit au logement (DAL).

"Avant on dormait dans la rue, dans les squares. Quelqu’un nous a parlé de cette maison, on nous a pas demandé d’argent, et on nous a ouvert la porte", raconte Abu Omar.

Comme lui, la plupart des Syriens présents ici sont arrivés par le bouche-à-oreille, explique Marie-Renée Courty, présidente de l’association Ajar, qui aide ces migrants. (...)

Des enfants syriens font une chaîne humaine pour protester contre leur possible expulsion des pavillons qu’ils occupent, à Athis-Mons près d’Orly dans l’Essonne, le 20 juillet 2017- (...)

Les pavillons sont pour la plupart inoccupés depuis des années. Des sans-abris s’y sont peu à peu installés, souvent en famille : beaucoup de Syriens ces deux dernières années, mais aussi des Français, des Algériens, des Roumains.

"C’est parfait pour de l’hébergement familial", soutient Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du DAL. Ces familles "ont fait que ce lieu qui était déserté, qui devenait un lieu de délinquance, de drogue, de prostitution redevienne un quartier d’habitation".

Le DAL demande que l’Etat mette ces logements "à disposition", une solution "humaine et relativement peu coûteuse" par rapport à l’hôtel ou les foyers, selon M. Eyraud.

 Scolarisation suspendue -

La DGAC, qui n’a pas souhaité s’exprimer, a demandé l’expulsion des occupants. Elle pourrait avoir lieu à l’automne car malgré le délai obtenu, "il y a une volonté d’expulser", affirme la préfète de l’Essonne, Josiane Chevalier. La préfecture n’a pas souhaité s’exprimer d’avantage. (...)

Quant à la scolarisation des enfants, elle est suspendue. (...) La mairie refuse de scolariser des enfants qui "ne bénéficient pas actuellement d’un logement pérenne", explique la maire (LR) d’Athis-Mons Christine Rodier, affirmant que les enfants sont sur liste d’attente jusqu’à ce que des logements décents leur soit attribués, ce qu’elle a demandé. (...)