
Dans les institutions de la Vème République, le rôle central joué par l’élection présidentielle favorise indéniablement la personnalisation de la vie politique. Alors qu’Olivier Besancenot a annoncé le 5 mai 2011 qu’il renonçait à porter les couleurs du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) en 2012, et qu’au contraire, Jean-Luc Mélenchon a été désigné pour porter celles du Front de gauche, étudions l’évolution de la médiatisation accordée à ces deux porte-parole de la contestation (de gauche) sur la période du 1er janvier 2008 à décembre 2011, à travers l’analyse de leurs passages dans les principaux médias audiovisuels nationaux
Cette analyse a pour objectif de mettre en évidence le pouvoir de consécration des grands médias, et notamment celui de la télévision, et de pointer les dangers qu’il recèle du point de vue du débat démocratique, qu’il s’agisse de l’accentuation du bipartisme ou de la personnalisation de la vie politique. (...)
our prendre la mesure de cette disproportion, un repère parmi d’autres possibles peut être fourni par le résultat du premier tour de l’élection présidentielle de 2007. Pour mémoire Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal ont obtenu environ 57 % de suffrages exprimés (respectivement 31,18 et 25,87%) et tous les autres 43 % [2]. Or cette « représentativité » n’apparaît pas dans les médias. (...)
80% environ des invités politiques appartiennent à deux formations politiques dont les candidats, lors de la présidentielle de 2007 n’avaient pas atteint, ensemble, 60% des suffrages. Pis : le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) n’a que faire de cette disproportion (...)
Le bipartisme auquel poussent les institutions [4]est donc gravement conforté par les médias audiovisuels : le moins que l’on puisse dire, c’est que le pluralisme dont le CSA se prétend le garant est totalement déséquilibré et, pour une large part, illusoire. (...)