Stéphane Vojetta et Julien Bayou estiment que la députée du RN a menti devant la commission d’enquête parlementaire relative aux ingérences étrangères, au sujet de son prêt contracté auprès d’une banque russe en 2017. L’ex-candidate à la présidentielle maintient sa version et se dit « très sereine ».

(...) Leur analyse, qui pour l’heure n’emporte pas l’enthousiasme de la majorité du bureau de cette commission d’enquête, est la suivante : ils reprochent à la cheffe de file de l’extrême droite d’avoir, lors de son audition du mercredi 24 mai, contesté le processus de reprise d’un prêt contracté en 2014 auprès d’une banque russe.

Cette créance avait été rachetée isolément en 2016 peu avant la mise sous tutelle puis la faillite de la banque, avant d’être transmise à une société liée au complexe militaro-industriel russe, laquelle l’a rééchelonnée dans des conditions avantageuses pour le Rassemblement national (RN). Les conditions de cession de ce prêt sont nimbées d’un épais mystère. (...)

Une telle procédure peut être exercée à la demande du président de la commission d’enquête, en l’espèce le député Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy, ou de celle du bureau de l’Assemblée, plus haute instance collégiale de l’institution.

Contactée par Le Monde, Marine Le Pen réaffirme la version livrée devant la commission d’enquête. Elle assure avoir ignoré que le rachat concernait uniquement la créance du RN, et maintient qu’il est intervenu après la faillite de la banque russe (...)

La rapporteuse Constance Le Grip, quant à elle, se garde de tout commentaire sur les suites à donner au signalement des deux commissaires : « A ce stade, il ne m’appartient pas de se prononcer là-dessus », dit-elle, relevant « beaucoup de réponses évasives » de la part de Marine Le Pen comme de celle d’autres représentants de son parti.