
Sur quatre questions cruciales de l’heure, l’économiste Chérif Salif Sy donne son point de vue. Sur les politiques de privatisation actuelles, il appelle les Etats africains à ne pas oublier les dynamiques nationales et à tirer leçons des erreurs du Brésil en la matière. Par rapport à la pauvreté, il appelle à réfléchir sur les politiques de développement qui sont sources de déséquilibres, pour aller vers des stratégies de « réallocations démocratiques des ressources ». Face à l’inefficacité de l’aide, il recommande de « mettre l’accent sur les ressources internes et la fiscalité...
...Les programmes d’ajustement structurel, malgré quelques résultats macroéconomiques, parce qu’ils préconisaient le renoncement aux objectifs sociaux, ont été désastreux pour l’Afrique au point qu’à un moment la Banque Mondiale et le FMI ont parlé de mise en place de filets de sécurité pour les pauvres afin qu’ils ne deviennent pas plus pauvres. Cependant, on ne parle jamais de la paupérisation des classes moyennes. Combien d’instituteurs, de cadres moyens, d’assistantes de directions peuvent s’abonner régulièrement à Internet ou simplement à un quotidien ?...
...Les transformations sociales devant mener au progrès doivent aboutir à la liquidation des classes parasitaires liées aux multinationales étrangères et à l’État dans le cadre de politiques réactionnaires fondées sur le clientélisme et la corruption....
...Il faut donc aller vers des réformes structurelles qui débouchent sur une politique de réallocations démocratiques des ressources, naturelles, financières, monétaires, et surtout, mettre en œuvre toutes les conditions susceptibles de restaurer les capacités autonomes des populations, surtout dans le monde rural. En somme une sorte de révolution démocratique dans tous les pays africains....