
28h30 de privation de liberté pour 15 autocollants et une inscription à la craie
La liberté d’expression est en danger en France, surtout lorsque cela concerne l’arme nucléaire.
Le 6 août 2016, alors que nous commencions le jeûne action contre la bombe nucléaire* (triste anniversaire des bombes lâchées sur Hiroshima le 6 et sur Nagasaki le 9), nous avons décidé de faire un die-in devant le siège du parti Les Républicains, rue de Vaugirard à Paris. Cette action non-violente avec pour but d’exprimer notre refus des armes nucléaires et de dénoncer le coût exorbitant de leur modernisation alors qu’il se prépare actuellement un traité d’interdiction des armes nucléaires à l’ONU. Nous voulons interpeller les candidats de droites comme de gauche sur cette question.
A peine installés des forces de police arrivent : c’est que le lieu est "sensible" dixit la police. 2 interpellations ont lieu : Sophie pour avoir écrit à la craie "Non au financement de l’arme nucléaire 4 milliards d’euros/an à économiser !!!" et Rémi pour avoir collé 15 autocollants sur la vitre du local du parti. Une garde à vue de 24h est appliquée et suivi d’une présentation devant le procureur, soit 28h30 de privation de liberté. Une inculpation est prononcée pour "dommages graves" et un procès aura lieu le lundi 7 novembre à 9h devant la 29è cour du Tribunal Correctionnel de Paris - suite à la plainte du parti Les Républicains.
C’est un procès politique, c’est le procès de l’armement nucléaire.
Ce sera un des premiers procès de l’armement nucléaire en France. Ce n’est pas un hasard si la réaction politique et policière a été si forte, voire même illégale, compte tenu de l’absence de dégradation. Alors que les candidats du parti LR annoncent vouloir passer le budget de modernisation de l’armement nucléaire de 3,5 à 6 milliards d’euros par an, dénoncer cette arme de destruction massive est un crime de "lèse majesté" en France.
Cette action non-violente avait pour but de dénoncer le coût exorbitant de la modernisation de l’arme nucléaire française, en contradiction avec la signature par la France du Traité de Non-prolifération, et la quasi-unanimité des politiciens de droite et de gauche sur cette question. (...)