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Projet de loi terrorisme : encore pire à la commission des lois !
Article mis en ligne le 23 juillet 2014

Au terme d’un examen de 3h30 marqué par l’instrumentalisation continue de faits divers et une longue suite de propos caricaturaux, la commission des lois de l’Assemblée nationale, présidée par Jean-Jacques Urvoas1, vient d’adopter une version modifiée du projet de loi sur le terrorisme présenté par Bernard Cazeneuve.

Malgré les vives inquiétudes exprimées par de nombreuses organisations de la société civile2, les députés de la commission des lois n’ont pas supprimé3 du texte ses dispositions les plus dangereuses. Au contraire, ils ont multiplié les déclarations décrivant Internet comme la principale voie d’entrée vers le terrorisme,4 invoqué un « devoir d’efficacité » pour justifier une extension des pouvoirs de la police (autorité administrative) au détriment du pouvoir judiciaire, et réactivé un ensemble de discours caricaturaux, anxiogènes et révélant une profonde ignorance des réalités techniques et sociales d’Internet. Plusieurs amendements adoptés par la commission des lois durcissent des articles déjà jugés problématiques. (...)

l’ensemble du dispositif de censure échappe toujours à tout contrôle du pouvoir judiciaire, alors même que ce dernier pourrait agir tout aussi efficacement et dans le respect de l’État de droit (comme l’a rappelé la commission ad hoc sur les droits et libertés à l’âge du numérique5) (...)

« Alors que la commission des lois avait l’opportunité de corriger les dispositions inadmissibles de ce projet de loi, présentées au nom de la lutte contre le terrorisme, les députés viennent au contraire de les aggraver. L’adoption de ce projet de loi par une majorité qui avait autrefois combattu ces dispositions inspirées du programme de Nicolas Sarkozy illustre l’acceptation générale par la classe politique d’un abandon du pouvoir judiciaire au profit de la police et de la généralisation des mesures d’exception. Citoyens et organisations de la société civile doivent se mobiliser pour lutter contre la banalisation des atteintes aux libertés fondamentales ! » déclare Adrienne Charmet, coordinatrice des campagnes de La Quadrature du Net.