
Deux policiers membres de « TN Rabiot Police officiel » étaient jugés ce mercredi à Paris pour injure et provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence. Leurs commentaires dans le groupe Facebook portaient notamment sur les « barbus soudanais » ou encore les « gauchiasses ».
« Ce n’est pas le procès d’une police, mais celui d’une certaine police », ont répété la procureure et les avocats des associations antiracistes parties civiles (la Licra, SOS Racisme et La maison des potes), ce mercredi devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. De fait, c’était surtout le procès de deux policiers : le brigadier Patrick C. et le gardien de la paix Fabrice D., poursuivis pour des « injures en raison de l’origine ou de l’appartenance ou de non-appartenance à une ethnie, une nation, une race, ou une religion déterminée ». Le second l’étant aussi pour « provocation publique à la discrimination, à la haine, ou à la violence ».
Les propos visés sont des commentaires postés dans le groupe Facebook « TN Rabiot Police officiel ». Au faîte de sa popularité, ce groupe pensé pour les policiers (dans le jargon, « TN » est un indicatif radio ; « Rabiot » désigne le « rab’ », donc les heures supplémentaires) et encore actif aujourd’hui était fort de 8 000 membres. Avant d’en perdre quelques centaines en juin 2020, quand StreetPress révélait la teneur raciste de propos que certains y tenaient. Ce qui avait poussé le ministre de l’Intérieur de l’époque, Christophe Castaner, à effectuer un signalement auprès du parquet de Paris, qui avait ouvert une enquête dans la foulée… (...)
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Propos racistes dans un groupe Facebook de policiers
Le tribunal correctionnel de Paris rendra sa décision le 22 juin 2022 concernant deux policiers jugés pour avoir publié voilà deux ans des messages soupçonnés d’être racistes dans un groupe Facebook baptisé « TN Rabiot Police officiel » et comptant 8 000 membres.
Le tribunal correctionnel de Paris rendra sa décision le 22 juin 2022 concernant deux policiers jugés pour avoir publié voilà deux ans des messages soupçonnés d’être racistes dans un groupe Facebook baptisé « TN Rabiot Police officiel » et comptant 8 000 membres.
Le parquet de Paris avait cité à comparaître Patrick C. et Fabrice D-P, un brigadier et un gardien de la paix membres du groupe Facebook « TN Rabiot Police officiel », pour « injure publique à caractère racial », et le second également pour « provocation publique à la discrimination ».
Seul prévenu présent à l’audience mercredi 20 avril, Patrick C., brigadier de 44 ans, s’est vu reprocher ce commentaire : « Ce pays est vraiment devenu la poubelle du monde… Plein le cul vraiment, et on se demande pourquoi les Français ne supportent plus l’immigration. » (...)
Le tribunal correctionnel de Paris rendra sa décision le 22 juin 2022 concernant deux policiers jugés pour avoir publié voilà deux ans des messages soupçonnés d’être racistes dans un groupe Facebook baptisé « TN Rabiot Police officiel » et comptant 8 000 membres.
Le parquet de Paris avait cité à comparaître Patrick C. et Fabrice D-P, un brigadier et un gardien de la paix membres du groupe Facebook « TN Rabiot Police officiel », pour « injure publique à caractère racial », et le second également pour « provocation publique à la discrimination ».
Seul prévenu présent à l’audience mercredi 20 avril, Patrick C., brigadier de 44 ans, s’est vu reprocher ce commentaire : « Ce pays est vraiment devenu la poubelle du monde… Plein le cul vraiment, et on se demande pourquoi les Français ne supportent plus l’immigration. »
Le prévenu concède une réaction « émotionnelle »
« Ça continue par rentrer par tous les trous », ajoutait-il, évoquant une « immigration ni choisie, ni qualifiée, ni rien du tout ».
Lors de l’audience, face aux associations parties civiles (Licra, Maison des potes, SOS Racisme) dénonçant une « chosification » des immigrés, Patrick C. a reconnu une réaction « émotionnelle » à l’attentat de Romans-sur-Isère (Drôme), en avril 2020, selon lui un « télescopage entre un réfugié soudanais », auteur de l’attaque, « et la verte campagne française, qui [l]’a frappé plus que d’autres drames ».
Son commentaire Facebook « (n’)est pas tellement passé par les filtres du cerveau », a-t-il résumé.
Tout en se disant par ses propos « porte-parole du choc face à l’immigration “irrégulée” », ce policier en poste dans le Sud-Ouest et sans avocat a rejeté toute infraction.
Des propos « orduriers et inacceptables »
L’autre prévenu, Fabrice D-P, gardien de la paix de 51 ans en disponibilité de la police, ne s’est pas présenté à l’audience : il apparaît sur Instagram comme travaillant dans un club sur une île du golfe de Thaïlande.
Il aurait dû comparaître pour avoir écrit « Toujours la même merde qui brave tous les interdits dans ce pays. Les “gauchiasses” puants et les immigrés qui ne fer(ont) même pas 1/10e du quart de ça chez eux. Comme Trump ! Il a dit du plomb ! »
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Alors que le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner avait signalé ce groupe à la justice face aux « centaines » de messages racistes, sexistes et homophobes, ainsi que des appels au meurtre dénoncés par StreetPress en juin 2020, Patrick C. s’est inquiété que l’on fasse un « exemple » de son cas : « J’ai quand même la désagréable impression que je vais prendre pour tout le monde. »
L’avocat de SOS Racisme exprime sa « déception »
Deux autres policiers entendus au cours de l’enquête n’étaient pas cités à comparaître, tandis que deux autres membres du groupe, ciblés par le parquet, n’ont pas pu être identifiés. (...)