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Les mots sont importants
Qu’est-ce qui ne va pas avec le droits-de-l’hommisme ?
Article mis en ligne le 2 novembre 2019

Les "Droits de l’homme" ont pu être, au cours de l’histoire, légitimement critiqués – par exemple quand ils ont servi de légitimation, pour une caste "pleinement humaine", "adulte et civilisée", et lui donner tous les droits, y compris – et surtout – celui d’asservir une "sous-humanité" inachevée : en particulier le prétendu "sexe faible" ou les prétendues "races inférieures". En d’autres termes, on a pu légitimement viser, derrière "les Droits de l’Homme", une conception partielle, partiale et raciale consistant à ne défendre, sous ce label, que "les droits de l’homme blanc" [1] – ou encore ceux de la gente masculine.

Mais tel n’est pas aujourd’hui, et depuis belle lurette, le coeur de cible des pourfendeurs du "droits-de-l’hommisme" : ce qui est visé désormais sous cette appellation est l’idée simple, mais fondamentale et précieuse, suivant laquelle le seul fait d’être humain donne à chacun et chacune, quelles que soient leurs appartenances nationales ou religieuses, quels que soient leur sexe, leur race ou leur classe, quelques droits fondamentaux, auxquels le Droit positif ne saurait déroger, fût-il produit par un Parlement régulièrement élu. C’est cette boussole éthique et politique élémentaire qui, de plus en plus, est tournée en dérision, voire ridiculisée. Par l’extrême droite depuis des décennies, par la droite depuis un certain Sarkozy, comme le rappellent les lignes qui suivent, écrites il y a près de vingt ans – et même, aujourd’hui, dans les colonnes de Valeurs actuelles, par... le président Macron. (...)

Le Monde daté du 24 octobre 2002, Sarkozy utilise l’expression droits-de-lhommistes pour railler les associations opposées au projet de loi sur la sécurité intérieure. Je ne suis pas certain à 100% que ce néologisme, et l’expression droits-de-lhommisme qui va avec, ait été inventé par Le Pen lui-même, mais c’est ce dernier qui n’a cessé de l’utiliser depuis un certain nombre d’années et qui l’a fait connaître. (...)

les idées d’extrême droite ne viendront plus forcément de personnes brutales, agressives, vulgaires et au passé inquiétant voire caricatural (cf. Le Pen). En Italie, en Autriche ou au Danemark par exemple, l’extrême droite a appris à se relooker pour mieux rassurer et séduire. (...)

Ce sont les mots, et les idées qu’ils véhiculent, qui sont importants.