
L’apprentissage est actuellement l’objet d’un débat politique. Jean-Luc Mélenchon a critiqué les propos tenus par Nicolas Sarkozy qui, le 29 janvier, a appelé à un développement de ce mode de formation, supposé constituer un remède contre le chômage des jeunes. France Inter évoque lundi 6 février, dans son « 19-20 », ce débat en donnant la parole à Morgan Marietti, présenté comme président de l’Association nationale des apprentis de France. Quelle est cette mystérieuse association ? Qui est ce mystérieux contradicteur ? Alain Passerel, animateur de l’émission, n’est manifestement pas curieux...
Que le jeune homme soit membre de l’UMP et mette ses talents en matière de communication au service des Jeunes Populaires ne regarde sans doute pas les auditeurs de France Inter. En tous cas, Alain Passerel n’en a rien dit alors qu’il suffit, en deux clics de souris, d’interroger le plus connu des moteurs de recherche pour obtenir l’information.
Morgan Marietti, au micro de Sonia Bourane, a donc réagi aux déclarations de Jean-Luc Mélenchon dont « les propos répétés sur l’apprentissage offusquent des intéressés », nous prévient Alain Passerel en lançant son sujet. Des intéressés, oui, mais lesquels ? Et combien sont-ils, les intéressés représentés par Morgan Marietti ? (...)
Sans vouloir d’aucune façon participer à la polémique, il paraît difficile d’affirmer que Jean-Luc Mélenchon, en reprochant au président de la république de vouloir lutter contre le chômage en développant l’apprentissage, insulte les apprentis. Jean-Luc Mélenchon s’est exprimé à de nombreuses reprises sur la question de l’apprentissage, en réaction aux propos du Président de la République sans que l’on trouve nulle trace d’insultes à l’égard des apprentis. [1]. C’est assez dire l’incongruité des propos du militant de l’UMP [2]. (...)
C’est pourquoi l’on peut se demander ce qui justifiait d’inviter, pour répondre à des insultes imaginaires, un représentant d’une toute jeune association d’apprentis qui n’est rien moins qu’un militant actif du parti soutenant le Président de la République, auquel Jean-Luc Mélenchon s’oppose.
Ce type d’omission ne peut que nous rappeler cette pratique journalistique courante qui consiste à ne préciser, à propos d’ « experts » économiques, que leurs responsabilités académiques, en omettant leur présence récurrente dans les conseils d’administration de grandes entreprises [3]. (...)