
Alors qu’une plainte a été déposée concernant la livraison de logiciels espions par la société française Amesys à Kadhafi, le Parlement européen a décidé fin septembre de règles plus strictes pour l’export de systèmes de surveillance du Web et des communications. Il était temps. Les entreprises allemandes – dont Siemens – exportent un peu partout leurs technologies, dans une absence totale de transparence, alors que les scandales de surveillance abusive se multiplient également dans le pays.
(...) Deux associations de défense des droits de l’homme (FIDH et LDH) ont déposé le 19 octobre à Paris une plainte contre X. Elle vise la société d’ingénierie informatique Amesys, qui a fourni à Kadhafi, à partir de 2007, un système de surveillance des communications destiné à surveiller la population libyenne. En Allemagne aussi, les scandales de surveillance abusive se succèdent. En février dernier, la police du Land de Saxe a espionné et mémorisé les données des téléphones mobiles de milliers de manifestants antinazis à Dresde.
Début octobre, le groupe de hackers du Chaos Computer Club a révélé les abus d’un cheval de Troie informatique utilisé par la police allemande dans plusieurs régions (...)
Autre problème, selon les élus européens : la politique commerciale des petites et moyennes entreprises est encore moins transparente que celle des grands groupes. Et elles sont nombreuses dans ce secteur d’activité.
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En Allemagne, c’est au Congrès européen de police, qui a lieu chaque année à Berlin, que ces outils sont négociés. La manifestation est présentée comme « la plus grande conférence internationale d’Europe sur la sécurité intérieure ». Les producteurs de mouchards informatiques, de programmes d’espionnage et de centres de monitoring s’y achètent des temps de parole pendant lesquels ils vantent leur produits, avant d’en faire la démonstration sur leur stand.
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