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Quand des enseignants protègent leurs élèves sans papiers
Article mis en ligne le 18 juin 2012
dernière modification le 14 juin 2012

Certains, comme le maire UMP d’une commune de Seine-et-Marne, décident de leur interdire l’école. D’autres, comme dans plusieurs lycées professionnels de Rennes, font tout pour que leur scolarité se déroule correctement. Les élèves sans papiers sont toujours confrontés à des situations kafkaïennes, et à l’incertitude face à la menace de l’expulsion. Et ce, tant que la loi ne changera pas. Reportage auprès de ces enseignants et proviseurs qui ont choisi le camp de la solidarité.

(...) « Quand ils s’inscrivent, on ne sait pas forcément qu’ils sont en situation irrégulière, indique Jacques*, proviseur. Sauf s’ils sont envoyés par un foyer, ou une association. » Ce sont généralement les professeurs ou les conseillers pédagogiques qui s’en aperçoivent. Au détour d’une conversation avec les élèves, ou bien sollicités par eux à l’occasion d’une convocation au tribunal administratif, qui signifie souvent qu’ils risquent d’être expulsés. (...)

Le Réseau éducation sans frontières (RESF) a dès 2009 alerté sur la situation de ces jeunes majeurs sans papiers. Arrivés en France adolescents, ils y poursuivent leur scolarité mais, à leur majorité, le titre de séjour leur est refusé. « Ils peuvent alors être interpellés, internés en centre de rétention administrative (CRA), puis, malgré les fortes mobilisations de leurs camarades, de leurs professeurs et de tous ceux que leur sort indigne, expulsés au premier contrôle vers des pays où ils n’ont parfois plus ni attaches ni famille », rappelle RESF [2]. (...)

« C’est mon rôle de chef d’établissement, que de m’occuper des élèves, dit-il simplement. Je ne sais pas si cela a une influence au niveau du traitement du dossier. » Dans la mesure où là préfecture appelle parfois les proviseurs pour avoir leur avis sur tel ou tel dossier, on peut imaginer que oui, leur parole compte. Jean*, un autre proviseur en lycée professionnel, a de son côté fourni un certificat d’assiduité pour compléter le dossier d’une jeune élève menacée d’être renvoyée au Maroc.
(...)

Une position qui tranche avec celle de Jacques Baumann, maire UMP de Rubelles, en Seine-et-Marne. Pendant des mois, il a refusé l’inscription scolaire de 18 enfants étrangers, âgés de 3 à 12 ans. Pour leur barrer la route, son conseil a même voté un arrêté interdisant l’admission scolaire sans le certificat d’inscription délivré par la mairie. Et lors d’une des tentatives d’inscription des enfants à l’école, il est carrément intervenu avec la police pour les en empêcher ! Mais l’élu et ses conseillers municipaux ignoraient sans doute qu’en France l’instruction est obligatoire pour les enfants des deux sexes, français et étrangers, de 6 à 16 ans ! (...)

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