
Les temps sont durs pour la liberté d’opinion. La Turquie et la Chine, chacune à leur manière, tentent d’endiguer les informations qui ne servent pas leurs gouvernements respectifs, et c’est Wikipédia qui en fait les frais. L’encyclopédie participative est soit bannie d’internet, soit carrément remplacée. L’excuse est facile, mais pas sûre qu’elle suffise à faire taire les opprimés.
Wikipédia est notre ami... mais pas celui des Turcs, d’après leur gouvernement. Alors que le référendum du 16 avril a renforcé les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdoğan, la liberté d’opinion semble plus que jamais menacée en Turquie. La répression qu’y subit Wikipédia en est un exemple flagrant.
Samedi 29 avril, le gouvernement a fait fermer l’encyclopédie, pour des raisons qui demeurent obscures. L’agence turque Anadolu explique que le site a été interdit pour avoir répandu du contenu associant la Turquie à des groupes terroristes. Il sera de nouveau accessible sitôt que ces informations auront été modifiées. (...)
Nul ne sait combien de temps la situation va durer, mais elle ne devrait pas être réglée tout de suite, surtout lorsqu’on se souvient qu’en 2014, Erdoğan avait fait fermer YouTube pendant plusieurs mois... Le fondateur de Wikipédia, Jimmy Wales, a aussitôt réagi : « L’accès à l’information est un droit humain fondamental. Amis turcs, je me battrai toujours à vos côtés pour vous octroyer ce droit. » (...)
La Chine, elle, va encore plus loin. Le gouvernement du président Xi Jinping a décidé de créer sa propre version de la célèbre encyclopédie. Avec pour excuse la non-fiabilité des auteurs des pages Wiki... En réalité, c’est surtout une bonne occasion de récrire l’histoire (...)
L’Encyclopédie Chinoise sera disponible en ligne en 2018, et contiendra 30 000 articles de 1 000 mots chacun environ, pour « guider et diriger le public et la société ».