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Quand le président de Total joue l’imbécile au café du Commerce‏
Article mis en ligne le 14 avril 2014

Quand Libération donne la parole à M. de Margerie, ça donne une opération de com’ d’une heure et demie, sans débat ni contradicteur, où le PDG de Total livre avec émotion ses espérances pour l’avenir : "Ce que je souhaite pour 2030, c’est que les gens se parlent sans rentrer dans les vieux antagonismes." C’est beau comme un puits de forage.

Je tiens à préciser que je n’ai rien contre le journal Libération. Il m’arrive même de l’acheter et de le lire… Mais ce que j’ai vu du "Forum" Libération qui s’est tenu à Rennes ce week-end était tout simplement écoeurant.

Le thème : 2030. Les invités ce samedi matin 12 avril : Christophe de Margerie, PDG de Total, Pascal Lamy, ex-secrétaire général de l’OMC, et Navi Radjou, optimiste par nature (je ne lui ai pas trouvé d’autre fonction officielle que celle-ci).

De Forum, il ne fut point. Juste un exercice de séduction de Christophe de Margerie pendant 1h30 (c’est long).

Introduction de C de Margerie : "Ce que je souhaite pour 2030, c’est que les gens se parlent sans rentrer dans les vieux antagonismes."

La gouvernance mondiale ? Les Etats et la classe politique ont fait leur temps. Place aux citoyens et aux entreprises car "c’est elles qui créent l’emploi et fabriquent l’innovation dont le monde a besoin".

Le dérèglement climatique ? Il a fallu que quelqu’un dans l’assistance, moi, pose la question car la journaliste modératrice du "débat" n’avait pas jugé utile d’évoquer le sujet. J’ai pourtant lu sur un media très sérieux que Total était le plus gros émetteur de CO2 en France, et de loin, avec 398 millions de tonnes rejetées en 2010 par les barils extraits au large des côtes du monde entier (article de Jade Lindgaard et Arthur Pivin).

Réponse de Christophe de Margerie : "En France, ce sont les raffineries qui émettent du CO2, mais quand j’ai voulu en fermer une en France, la France entière s’est mise en grève. Êtes-vous venue me soutenir pour fermer cette raffinerie ?"

Pourtant, la question ne portait pas sur le raffinage sur le territoire national mais bien sur l’extraction mondiale. (...)