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Qui financera les centres d’hébergements pour migrants ?
Article mis en ligne le 8 juillet 2018

La France envisage actuellement la création de centres d’hébergements, un peu partout en France, destinés à accueillir les migrants clandestins en instance de régularisation qui occupent illégalement les quartiers de certaines villes. C’est le cas à Paris.

Il n’est pas encore précisé sur quels budgets, provenant des collectivités locales ou de l’Etat, seront financés la mise en place et le fonctionnement de tels centres. Il est évident que ces centres seront analogues à des camps fermés d’où les migrants ne pourront pas sortir avant que leur situation ne soit régularisée. Certains seront considérés comme des réfugiés bénéficiant du droit d’asile, les autres devraient être reconduits aux frontières. En attendant, ils devront, outre un hébergement décent, être nourris et traités sur le plan sanitaire, sans mentionner l’accueil des nouveaux nés, beaucoup de femmes migrantes arrivant enceintes.

Pour le moment, la question n’est envisagée, du moins en France qui restreint sévèrement l’accès aux frontières, que pour quelques milliers de cas. (...)

Mais bien plus gravement se pose la question, déjà posée, de savoir quelles administrations fourniront les personnels en charge de l’accueil et de l’alimentation, du tri et de la surveillance des migrants en instance d’affectation : douanes, police, administration pénitentiaire, éventuellement armée ? Les bénévoles sur lesquels certains responsables semblent compter, seront incapables d’aucun rôle sérieux dans ces domaines.

Expulsions impossibles

Par ailleurs, la solution régulièrement envisagée de l’expulsion des migrants non autorisés à rester en France, posera des problèmes encore plus insolubles. Aucun pays européen, déjà confronté à ces mêmes difficultés, n’acceptera de les recevoir.(...)

Certains envisagent la mise en place de tels centres dans des pays non européens voisins, tels la Libye ou la Tunisie, qui se porteraient volontaires – contre des rémunérations substantielles – pour l’implantation sur leur territoire de tels centres d’accueil. Comme d’ailleurs l’accueil se prolongera nécessairement longtemps, il faudra parler, même si le mot évoque de mauvais souvenirs, de camps de concentration permanents. (...)

Inutile de dire que ces problèmes, difficiles à résoudre dans le cas de quelques centaines ou milliers de migrants, le deviendront impossibles si comme il est inéluctable, le nombre des migrants venus du Moyen Orient et surtout d’Afrique, augmente considérablement.(...)

On ne voit pas comment une droite dite dure en Hongrie, Pologne, Autriche, Italie et bientôt en Allemagne, qui semble refuser de nouvelles entrées de migrants, se propose de résoudre les difficultés que nous venons d’évoquer. Pour notre part, nous n’avons aucune solution à proposer.