Hier matin, l’inspectrice d’académie du secteur d’Ancenis a fait la leçon aux directeurs d’école, en leur demandant « de leur soumettre tous les articles écrits par les journalistes avant leur parution »
On le savait déjà : nos correspondants locaux n’ont pas la vie facile. Ils sont quotidiennement confrontés aux pressions des élus qui veulent tenir leur stylo, à longueur d’année. Au Croisic, la maire appelle pour se plaindre du traitement dont elle estime être "« victime »" dans ?Ouest-France. Elle se permet même de lui glisser : "« Dis donc, on ne voit pas souvent mon nom dans le journal. »"
À Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, même combat. Le maire s’adresse régulièrement à notre correspondant local comme à son employé municipal. Il lui envoie régulièrement des mails, des SMS et des appels téléphoniques parfois tardifs, pour refaire le match du conseil municipal ou se plaindre de la façon dont un article est tourné.
Il semble que cette attitude inacceptable donne des idées aux services de l’État. Hier matin, l’inspectrice d’académie du secteur d’Ancenis a fait la leçon aux directeurs d’école, en leur demandant "« de leur soumettre tous les articles écrits par les journalistes avant leur parution »". Résultats : des directeurs d’écoles n’osent plus recevoir la presse pour leur parler… des nouveautés dans leurs classes ! (...)
Ce genre de pratique menace la liberté de la presse, pourtant nécessaire à une société démocratique. (...)
le fait même d’enquêter ou de dénoncer les "« versions officielles »" est de plus en plus souvent remis en cause par les dirigeants des pays démocratiques. Or, laisser croire que la presse peut être contrôlée, c’est menacer la démocratie.