
Imposer des quotas à l’échelle européenne pour briser le plafond de verre dans les grandes entreprises ? La Commission européenne hésite à mettre ses menaces à exécution : avant d’éventuelles décisions, place à une consultation publique.
Viviane Reding avance avec précaution. Il y a un an, la Commissaire européenne à la Justice invitait les grandes entreprises européennes à féminiser leurs conseils d’administration (CA). Faute de quoi elle les y contraindrait : en l’absence de « progrès significatif » d’ici mars 2012, « vous pourrez compter sur ma créativité régulatrice », lançait-elle.
Mars 2012, nous y sommes. Et pas de progrès significatif en vue. Ils sont « extrêmement limités », selon le bilan établi par la Commission (ici en anglais). La part des femmes dans les CA des grandes entreprises en Europe a à peine progressé, pour atteindre 13,7%. « A ce rythme, il faudrait plus de 40 ans pour atteindre un équilibre entre sexes », constate Viviane Reding. Autre désolant constat : seules 24 entreprises sur tout le continent ont signé l’engagement, que leur soumettait la Commissaire il y a un an, visant une part de 40% de femmes dans les CA en 2020.
En toile de fond, donc, l’idée de la mise en place de quotas pour féminiser ces CA, comme la France l’a fait au début de l’année 2011, suivie par la Belgique et l’Italie. Pour autant, l’heure n’est pas encore à la « créativité régulatrice », mais à la discussion. Lundi 5 mars, la Commission européenne lance une consultation publique sur le sujet, jusqu’au 28 mai.
(...) Ebuzzing