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RACHIDA DATI PORTE-PAROLE DE LA POLITIQUE SÉCURITAIRE DE MACRON AU PARLEMENT EUROPÉEN
Article mis en ligne le 15 mars 2019

Alors que le vote sur le règlement de censure terroriste aura lieu le 21 mars (voir notre site de campagne), Rachida Dati a adressé à l’ensemble des députés européens en charge du texte, une lettre dans laquelle elle soutient la position la plus sécuritaire du Parlement européen. Nommée cheffe de file sur ce dossier par le groupe politique de droite (le Parti populaire européen – PPE, le plus important du Parlement), elle y défend les intérêts politiques d’Emmanuel Macron, en faveur d’un contournement de la justice et d’un assujettissement du Web européen à Google et Facebook.

Refusant tout débat objectif, Mme Dati se moque que ce texte soit inutile, qu’il méprise la séparation des pouvoirs en permettant des censures massives sans juge, qu’il détruise nos libertés sur Internet ou qu’il annihile l’écosystème numérique européen. Elle semble ne chercher qu’un symbole politique facile pour ses prochaines élections : se positionner en tant que héraut de la lutte contre le terrorisme.

Le mythe de l’auto-radicalisation
D’entrée de jeu, elle fait sienne la rhétorique trompeuse de la Commission européenne, arguant que le règlement de censure terroriste « est un outil crucial pour renforcer la lutte contre le terrorisme et la radicalisation en Europe ». Comme la Commission, elle refuse tout débat basé sur des faits, préférant fonder son action politique sur les sentiments de crainte et d’urgence. (...)

en 2017, l’UNESCO publiait un rapport analysant 550 études sur la question de la radicalisation en ligne et concluant que « les données sont insuffisantes pour que l’on puisse conclure à l’existence d’un lien de cause à effet entre la propagande extrémiste ou le recrutement sur les réseaux sociaux et la radicalisation violente des jeunes ». En face, ni Rachida Dati, ni la Commission européenne, ne sont capables de produire des études soutenant leurs théories.

Cette situation n’est pas nouvelle. (...)

Invoquer le prétexte terroriste pour lutter contre le chiffrement de nos communications est malheureusement devenu un lieu commun. Heureusement, Rachida Dati nous fait grâce de ce serpent de mer dans les débats actuels.

Dans tous les cas, il devient ainsi difficile de dire aujourd’hui qui d’Emmanuel Macron ou de Rachida Dati reprend la politique de l’autre. (...)

cet acharnement symbolique est parfaitement vain : l’extrême majorité des plateformes en ligne font déjà de leur mieux pour supprimer les contenus terroristes, qu’ils soient ou non signalés par la police. Aucune plateforme n’a d’intérêt à héberger de tels contenus, si ce n’est à vouloir effectivement participer à leur diffusion. Contre des plateformes qui souhaiteraient cela, le règlement de censure terroriste ne prévoit rien, car aucune loi ne peut rien faire contre : ces plateformes pourront toujours s’installer n’importe où pour échapper à la loi (elles le font déjà) et seront toujours accessibles par leur public.

Renforcer la dépendance à Google et Facebook (...)

les acteurs qui offrent des modèles alternatifs, plus respectueux de notre vie privée et de notre liberté d’expression (revoir notre article à leur sujet), sont appelés à disparaître ou, au mieux, à se placer sous la dépendance de ces géants. (...)

La zone d’influence des GAFAM continue de s’étendre, avec le soutien total des gouvernements européens et, ici, de Madame Dati. (...)

Pour repousser la censure automatisée, le contournement du juge et la GAFAMisation du Web, appelons les députés européens avant le 21 mars via notre site d’action.