
L’ambassadeur de Chine à Paris, Lu Shaye, s’en prend encore une fois à des journalistes français qu’il accuse de « mentir » à propos de son pays. Reporters sans frontières (RSF) rappelle qu’un diplomate n’a pas à donner de leçons de journalisme, surtout quand il représente l’un des pires régimes du monde en matière de liberté de la presse.
Dans un communiqué au ton vengeur publié lundi 25 octobre 2021, l’ambassadeur de Chine à Paris, Lu Shaye, un multirécidiviste tristement célèbre pour ses diatribes contre les médias, s’en prend encore aux journalistes français. Cette fois, il attaque le correspondant Asie du Figaro, Sébastien Falletti, qui dans un article « bouffi de mensonges et de divagations » publié le 19 octobre aurait « tordu le cou à la réalité » et se serait montré « complaisant » à l’égard du gouvernement taïwanais. L’ambassadeur égratigne aussi le correspondant du Monde à Pékin, Frédéric Lemaître, sous-entendant que les écrits de ce dernier seraient le plus souvent composés d’affabulations, et enjoint sans vergogne la presse française dans son ensemble à « observer scrupuleusement la déontologie » et à « respecter les faits ». (...)
Début octobre, le rédacteur en chef du média officiel chinois Global Times, Hu Xijin, s’en était pour sa part violemment pris à RSF, accusant l’association de « construire une alliance de mensonges » pour nuire à la Chine et la comparant à un « chien sauvage » qui ferait mieux de se méfier du « bâton » de la Chine.
La Chine se situe au 177e rang sur 180 dans le Classement mondial RSF de la liberté de la presse 2021, seulement deux rangs au-dessus de la Corée du Nord, et détient au moins 122 journalistes et défenseurs de la liberté de la presse dans ses geôles.