
Reporters sans frontières (RSF) et 15 rédactions ou sociétés de production françaises avec lesquelles Mortaza Behboudi a collaboré demandent au régime taliban de libérer le reporter franco-afghan emprisonné depuis un mois à Kaboul.
Nous avons conservé le silence pendant 30 jours sur la détention du journaliste franco-afghan Mortaza Behboudi, dans une prison de Kaboul en Afghanistan. Un mois après son arrestation, le 7 janvier dans la capitale afghane, nous rendons aujourd’hui l’information publique, en espérant qu’il sera libéré au plus vite et pourra rentrer en France. Depuis un mois, nous avons fait tout notre possible, à des titres divers, afin d’obtenir sa libération. Son incarcération est proprement aberrante.
(...) Mortaza Behboudi a commencé sa carrière comme photoreporter à l’âge de 16 ans dans son pays natal. Réfugié en France du fait de menaces, il est accueilli à la Maison des journalistes à Paris. Il a alors 21 ans. Avec des confrères exilés, il crée le site d’information Guiti News. Très vite, il collabore avec de nombreux médias français et francophones : France Télévisions, TV5 Monde, Arte, Radio France, Mediapart, Libération, La Croix notamment. Il est coauteur de la série de reportages À travers l’Afghanistan, sous les talibans, publiée sur Mediapart et primée en 2022 par le prix Bayeux des correspondants de guerre et le prix Varenne de la presse quotidienne nationale. Il a contribué au reportage Des petites filles afghanes vendues pour survivre, diffusé sur France 2, qui sera également récompensé en 2022 au prix Bayeux.
Le 5 janvier 2023, Mortaza Behboudi s’est à nouveau rendu en Afghanistan pour un reportage. À peine 48 heures plus tard, il est arrêté alors qu’il s’apprêtait à récupérer son accréditation presse. Le 15 janvier, son téléphone portable a appelé le service assistance de RSF. Aucun message n’ayant été laissé, impossible de savoir si c’est lui qui a appelé ou si l’un de ses geôliers a utilisé son téléphone. Depuis, son téléphone ne répond plus. On sait juste qu’après 11 jours de détention dans une prison de Kaboul pour défaut de présentation d’accréditation, il a été transféré dans une autre prison de la capitale et serait sous le coup d’une accusation d’espionnage. (...)