
après 7 années sans voir la lumière du jour dans un endroit confiné et sous surveillance (audio et vidéo) permanente, y compris avec ses avocats : l’Ambassade d’Equateur à Londres.
Voilà donc ce qu’il vit, chaque jour, depuis… Avril 2019.
Nous sommes maintenant en septembre 2020.
PAS UN SEUL JOUR DE REPIT.
Imaginez :
– à l’isolement 23 h / 24 voire plus, dans une cellule de 8 m2
– aucune visite ni de sa famille, ni de ses avocats, ni de médecins pendant 6 mois, sous prétexte de coronavirus.
(A noter que Londres a libéré quantité de prisonniers "en raison de l’épidémie, du fait de la circulation active du virus dans les prisons", mais les demandes de libération de ses avocats évoquant cette même raison ont été systématiquement rejetées, malgré les multiples appels de médecins alertant sur son état de santé, et donc sa vulnérabilité)
– contacts téléphoniques rarissimes - coupés par l’administration de Belmarsh au bout de quelques minutes.
Pour accéder à la cabine téléphonique commune, il lui faut traverser la prison, sans protection aucune, ça va de soi. Alors même que les autorités s’"inquiétaient" officiellement de la circulation active du virus dans l’enceinte de la prison.
– demande par Julian Assange d’un ordinateur pour préparer sa défense (comme l’autorise la loi) : autorisation accordée au bout de 6 mois. Problème : les touches du clavier ont été collées (oui : collées), le rendant inutilisable.
Correctif après avoir relu la déclaration du rédacteur en chef de WIkileaks, Kristinn Hrafnsson : ce n’est pas au bout de 6 mois que Julian Assange a obtenu un ordinateur dont les touches du clavier avaient été collées, mais au bout d’un an.)
Où cela se passe-t-il ?
A Londres.
Sous nos yeux.
Maintenant.
QUI parle de ces conditions de détention inhumaines dans la presse mainstream ? QUI ?
PERSONNE.
Les médias mainstream ont daigné la veille du procès... l’annoncer.
Rappelant sommairement : "Il risque 175 ans de prison."
Ce fut à peu près tout.
No comment.
Puisque déjà fait le 5 septembre.
Comme l’a écrit Jimmy Sllamma (média alternatif) dans un article publié plus bas) :
"J’ai décidé de publier ceci tous les jours comme rappel : la prison de Belmarsh soumet Assange à une épreuve de cinq heures, y compris être menotté et fouillé à nu juste pour le traduire en justice. Je me demande comment les journalistes et les éditeurs qui refusent de s’exprimer en son nom contre cette demande d’extradition se sentiraient si les États-Unis les arrêtaient demain et les punissaient pour avoir simplement pratiqué le journalisme. Surtout ceux qui ont utilisé des documents WikiLeaks dans le passé pour renforcer leur travail, leur image ou leurs publications."
Rappelons aussi qu’avant de comparaître à une audience, Julian Assange a été "changé de cellule CINQ FOIS, et CHAQUE FOIS fouillé à nu".
Chère démocratie, nous t’aimons et te respectons.
On ne remerciera jamais assez les médias alternatifs : sans eux nous ne saurions absolument rien d’un procès historique, historique puisqu’il s’agit de la liberté de la presse et donc de démocratie. Nous ne saurions absolument rien de la lente mise à mort d’un homme dans des conditions ignobles.
Cet homme est un journaliste multiprimé. Un éditeur.
Gageons qu’à sa mort les articles fleuriront.
Au moins un jour ou deux.
En refusant le silence où les médias mainstream l’ont enseveli depuis des années et continuent de le faire, c’est-à-dire en continuant de partager toutes les informations sur ce procès, sur le travail de Julian Assange et la monstrueuse persécution dont il est l’objet, nous pouvons tenter d’élargir la sphère des gens informés de ce qui se trame. A défaut de pouvoir désormais soulever l’opinion publique en sa faveur – les médias mainstream ont tout fait pour rendre la chose impossible -, du moins continuer de diffuser et diffuser encore.
"David contre Goliath", a écrit Stella Moris, sa compagne.
Oui.
Mais continuer, continuer envers et contre tout.
A informer, à publier, à diffuser.
Afin que le combat de Julian Assange n’ait pas été vain.
Afin qu’il n’ait pas sacrifié sa santé, sa famille, sa vie -
Toute sa vie, tout ce qui constitue l’identité d’un être humain…
Pour rien.