
Le secrétaire d’Etat Cédric O attend des retours quant à « la performance réelle » de ces technologies d’intelligence artificielle. La Cnil et des députés espéraient que « des lignes rouges » soient tracées avant toute expérimentation de ces dispositifs à risque pour les libertés publiques.
Contre « les projections irrationnelles » des uns et des autres, Cédric O et le gouvernement ont décidé de sauter le pas. Sur le sujet très polémique de l’utilisation de la reconnaissance faciale à des fins de vidéosurveillance, le secrétaire d’Etat au numérique vient de faire part, dans une interview au « Parisien » , du souhait du gouvernement « d’ouvrir une phase d’expérimentation, de six mois à un an, sous la supervision de la société civile et des chercheurs ».
Contacté, le cabinet du secrétaire d’Etat ne peut encore préciser de date et note que le comité d’experts qui accompagnera ce test n’a pas encore été formé. (...)
seuls les individus qui auront donné leur consentement seront identifiés lors de cette expérimentation. (...)
« Si cette innovation ouvre de nouvelles opportunités économiques, commerciales et de sécurités publiques, elle pose néanmoins des problèmes d’éthiques et d’acceptabilité sociale », résumait une tribune publiée la semaine dernière dans Libération par plusieurs députés de la majorité et d’autres personnalités du secteur du numérique. Les signataires appelaient à un moratoire et jugeaient impératif de tracer « un certain nombre de lignes rouges » avant toute expérimentation.
Risque sur les libertés publiques
Bien consciente de la complexité du sujet, la Commission nationale informatique et liberté (Cnil) avait par ailleurs prévenu mi-novembre qu’elle jouerait son rôle de protectrice des libertés des citoyens. Dans « Le Parisien », le secrétaire d’Etat le concède lui-même : « Il y a de toute évidence des avantages, et des opportunités, mais aussi un certain nombre de risques pour les libertés publiques ».
Dans d’autres pays, la reconnaissance faciale à des fins de vidéosurveillance a déjà conduit à des abus dénoncés par la communauté internationale. En Chine, les autorités s’appuient sur de tels systèmes d’identification pour organiser la persécution et l’internement dans des camps de millions de Ouïghours musulmans.