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Redonner vie à l’hydroélectricité
Article mis en ligne le 1er juillet 2017
dernière modification le 30 juin 2017

Au sein d’Ercisol, une société à statuts coopératifs, les actionnaires ont décidé d’investir dans les énergies renouvelables de proximité pour montrer qu’une autre électricité est possible. Ils ont notamment acheté et remis en activité des petits barrages hydroélectriques abandonnés.

Ercisol, une société fondée en 2010 par 35 associés qui se sont donnés pour objectif de développer des projets citoyens d’énergie renouvelable. Seuls deux d’entre eux ont travaillé ou travaillent directement dans le secteur de l’énergie renouvelable, mais chacun a quelque chose à apporter : des compétences en comptabilité, en maçonnerie, en relationnel, etc. « Pour vivre, il faut de l’énergie. Mais il existe d’autres moyens de production qu’en polluant ou en passant par des grandes sociétés qui ponctionnent l’argent des contribuables », explique Jean-Paul François.

Chaque projet est soigneusement sélectionné : il doit être rentable, concourir au développement des énergies renouvelables décentralisées, sa mise en œuvre doit limiter au maximum les impacts négatifs sur l’environnement et favoriser les emplois locaux non délocalisables. Pour chaque projet, Ercisol crée une filiale afin de rassurer les banques qui lui prêtent de l’argent et d’offrir une transparence sur les financements, et encourage ses actionnaires locaux à investir dans le projet.

Ercisol compte aujourd’hui 161 associés et gère deux petites centrales photovoltaïques dans le Territoire de Belfort et dans le Bas-Rhin, ainsi qu’un barrage hydroélectrique dans les Vosges. Trois autres projets de barrages sont en cours de réalisation, dont celui de Raon-l’Etape, et Ercisol prévoit également de participer au financement de petites fermes éoliennes. La maison-mère a la forme d’une SAS à statuts coopératifs, dans laquelle tous les dirigeants sont bénévoles, y compris son président Louis Massias. (...)

Le gros potentiel du petit hydraulique

Environ 2000 petits barrages hydroélectriques sont aujourd’hui à l’abandon en France. Avec l’augmentation inévitable du prix de l’électricité nucléaire et les objectifs d’énergies renouvelables pour les années à venir, il y a un regain d’intérêt pour ces infrastructures. Cependant, la plupart de ces barrages présentent des hauteurs d’eau insuffisantes pour être rentables. « À Raon-l’Etape, on a 4,20 m de hauteur, ce qui n’est pas mal. Dès qu’on est en dessous de 1,5 m, par contre, ça n’intéresse plus personne », explique Jean-Paul François. Pour résoudre ce problème, Ercisol s’est lancé dans une recherche en partenariat avec l’Université de Lorraine. L’objectif est de mettre au point un prototype de turbine afin de diminuer les coûts du kilowattheure pour les petites chutes d’eau. Un espace est en cours d’aménagement à côté des locaux techniques d’HydroRaon pour expérimenter ces innovations. « Le nucléaire, avec ses coûts qui ne font qu’augmenter alors qu’ils baissent pour les énergies renouvelables, est un non-sens économique », dénonce Jean-Paul François. (...)